Editorial

Caractériser l’ESS et s’engager

Ce numéro est dédié à Danièle Demoustier qui nous a quitté en janvier dernier. Daniele laisse l’image d’une enseignante et d’une chercheuse engagée au service de l’Économie Sociale et Solidaire en France mais aussi à l’international. Nous publions un hommage collectif du comité de rédaction dont elle a été un membre actif durant de nombreuses années, avant de préciser son apport à la RECMA et de republier un de ses articles. Sa volonté de caractériser l’ESS et son entreprise, se décline à travers différentes dimensions.

Meilleurs vœux pour une année plus coopérative et solidaire

Après l’adoption à l’unanimité par la 110 e Conférence de l’Organisation internationale du Travail (1), de la Résolution et des conclusions sur le « travail décent et l’Économie Sociale et Solidaire » en juin 2022, suivi de celle de l’OCDE (2), et dans la perspective d’adoption par l’ONU en 2023, cultivons l’espoir de transformer cette définition universelle de l’ESS en une alternative toujours plus crédible, résiliente et visible afin de concrétiser une société plus juste et solidaire.

La constellation de l’économie sociale et solidaire se compose d’un nombre illimité d’étoiles

Au premier regard sur la composition de ce numéro, on peut se réjouir de l’équilibre qu’il représente en accord avec la ligne éditoriale : un article sur les associations, un sur les coopératives, un sur les mutuelles, et un sur l’économie sociale et solidaire. Les puristes qui contestent encore, avec des arguments sérieux, la pertinence de l’inclusion des fondations dans l’économie sociale et solidaire, salueront même leur absence, pourtant totalement fortuite comme l’illustre la présence d’un article à leur propos dans le précédent numéro.

Le Temps des cerises

Le numéro 364 de la Recma est le premier numéro que nous avons préparé depuis notre entrée en fonction en janvier dernier. Il est particulier à plusieurs titres, mais il est aussi représentatif des ambitions que nous nourrissons pour la Recma. Notre entrée en fonction a quelque chose de symbolique. Il nous appartient d’ouvrir le second centenaire de la Recma, tâche lourde de responsabilité, en raison du choix de Jean-François Draperi de mettre fin à ses fonctions de rédacteur en chef.

Pour une économie sociale, solidaire… et écologique

Ce premier numéro du deuxième centenaire de la Revue internationale de l’économie sociale, Recma s’ouvre sur une actualité particulièrement riche. De nombreuses manifestations d’ampleurs nationale et internationale se sont tenues en association avec la Recma à Bordeaux, Marseille, Toulouse, Grenoble, Lyon, Nanterre, Paris, Reims, Lille, à l’initiative d’universités et de centres de recherche et en partenariat avec de nombreuses fédérations coopératives, associatives et d’économie sociale et solidaire.

Un numéro singulier à plus d’un titre

Ce numéro 362 est singulier à plusieurs titres. Il est dédié à l’économie sociale et solidaire en Afrique. Les articles du dossier coordonné par Patricia Toucas-Truyen et François Doligez sont signés par des universitaires et des praticiens de l’ESS africains. Ils marquent ainsi à la fois la trop rare expression des acteurs de l’ESS africaine et l’ouverture de la Recma à ce continent. Patricia et François présentent ci-dessous ce dossier, aussi n’y reviendrai-je pas dans cet éditorial.

Centenaire, scientifique et engagée

Dans la lettre aux lecteurs qu’il a rédigée le 1 er septembre 1921 et qui ouvre le premier numéro de notre revue, le petit groupe qui crée la Rec, qui allait devenir la Recma, se présente ainsi : « Les uns coopérateurs militants, les autres professeurs, unissant parfois ces deux qualités, nous avions librement formé dès avant la guerre un petit groupe d’amis qu’unissaient les mêmes tendances démocratiques et de communes habitudes scientifiques.

100 ans

À la fin de cette année 2021, la Recma aura 100 ans.
La Recma a été fondée par Charles Gide et Bernard Lavergne. La notoriété de Charles Gide dans le monde universitaire permet de réunir la signature de 200 intellectuels à la sortie du premier numéro, dans lequel Gide publie pourtant un article très virulent – « un texte pamphlétaire », dit André Chomel 1 – expliquant « pourquoi les économistes n’aiment pas la coopération ».