Interview de C. Delga sur la finance solidaire
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Carole Delga répond aux questions du Monde :
Comment mieux flécher l’épargne des Français vers les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) ?
Nous sommes en train de discuter avec les collecteurs d’épargne longue, gestionnaires d’épargne salariale et assureurs, ainsi qu’avec le secteur bancaire, pour répondre à cette question essentielle. C’est d’autant plus nécessaire que les particuliers sont de plus en plus nombreux à vouloir donner du sens à leur épargne. Nous conduirons ce chantier tout au long de 2015. Nous travaillons sur plusieurs hypothèses : nous pourrions encourager la création de poches dédiées à l’investissement solidaire au sein des contrats d’assurance-vie, dotées d’un « signal fiscal », comme nous l’avons fait avec les contrats « vie génération ». Autre piste : faire évoluer les fonds « 90/10 » en les incitant à investir réellement 10 % de leurs avoirs dans des entreprises solidaires, au lieu des 3 % à 6 % généralement constatés, voire d’augmenter ce curseur. Mais avant de flécher l’épargne, il fallait structurer la définition des entreprises sociales et solidaires, en faire une vraie classe d’actifs. C’est notamment à cette condition que les investisseurs institutionnels s’y aventureront plus. La loi votée en juillet, avec en particulier la réforme de l’agrément solidaire, permet cette avancée.
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