Économie sociale

Vers une évaluation multidimensionnelle et négociée de l’économie sociale

L’évaluation des activités d’économie sociale (ES) soulève des questions de natures diverses : sur quels concepts et méthodologies s’appuyer ? Comment évaluer l’apport original de l’économie sociale à l’heure où nombre d’entreprises capitalistes se préoccupent de responsabilité sociale ? La contribution de l’ES à la démocratisation de l’économique pose également en termes politiques les enjeux de son évaluation. Tenir compte des particularités de l’ES implique donc de dépasser la seule perspective productiviste et de ne pas se limiter à un cadre purement économique ou gestionnaire. Pour l’auteur, trois dimensions sont à considérer de manière imbriquée dans une démarche participative : la dimension organisationnelle, la dimension d’utilité sociale et la dimension institutionnelle. Lieu où s’exerce aussi l’orientation et le contrôle des actions, l’évaluation devient alors un moment fort de la gouvernance des activités d’ES.

Numéro de revue: 
292
Année de publication: 
2004
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Auteur(s): 
Bouchard M.

Economie sociale et solidaire, quelques réflexions à propos de l’utilité sociale...

L’auteur de cet article invite à un état des lieux sur la question de l’utilité sociale, notion au coeur de multiples enjeux pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire et pour la société dans son ensemble, et dont les contours se précisent peu à peu dans un débat sans cesse renouvelé. Pourquoi ce concept s’est-il imposé ? Quel contexte a favorisé son émergence ? Nouvelles règles du jeu avec les pouvoirs publics, pression des marchés concurrentiels, autant d’éléments qui contraignent les organisations d’économie sociale à souligner les plus-values sociales générées par leurs activités de manière à les pérenniser. C’est la question de la place accordée à l’économie sociale entre secteurs lucratif et public qui est alors posée : secteur résiduel ou forme originale d’action articulant différentes logiques dans une grande diversité d’interventions ? Si les apports de ce mode d’entrepreneuriat à la dynamique globale de la société sont reconnus comme essentiels, ne peut-on pas rapprocher la notion d’utilité sociale de celle d’intérêt général ? C’est un véritable débat de société qui se profile, les recherches sur l’utilité sociale rencontrant également les réflexions sur l’utilité économique et le développement durable.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Noguès H.

L’entreprise collective : unité et diversité de l’économie sociale et solidaire

Ce texte présente les résultats d’une recherche d’envergure visant à mieux cerner l’identité des organisations d’économie sociale. Plus de trente monographies ont été réalisées auprès de trois types de structures : associations d’habitants, organisations culturelles, coopératives de production, offrant des entrées différentes (acteurs, activité ou statut) pour identifier les dynamiques internes qui sont à l’oeuvre. Une lecture socio-économique permet de tracer les contours de l’économie sociale et solidaire, aux frontières des économies domestique, artisanale, lucrative et publique. Ce sont ensuite les critères d’appartenance à l’économie sociale qui sont envisagés sous plusieurs angles : le projet socio-politique, les activités socio-économiques, l’entrepreneuriat collectif, les formes de mutualisation, l’utilité sociale. A partir de ces critères, des profils d’entreprise sont identifiés dans chaque groupe étudié. Etayant leur propos de nombreux exemples, les auteurs montrent ainsi toute la diversité du champ de l’économie sociale et solidaire.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Demoustier D., Rousselière D., Clerc J.-M., Cassier B.

Quand furent posées les fondations d’une politique de l’économie sociale

Suite au décès de Pierre Roussel, Marcel Hipszman nous rappelle le rôle considérable qu’a joué cet homme aux multiples responsabilités (enseignant, militant syndical, responsable mutualiste, dirigeant associatif, maire du Murol) au service de l’économie sociale. A travers son action de premier délégué à l’Economie sociale, nous voyons se mettre en place à partir de 1981 un cadre politique, institutionnel, juridique…, dont l’essentiel perdure aujourd’hui, qui va asseoir la reconnaissance de l’économie sociale et soutenir son développement.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Hipszman M.

L’économie sociale et solidaire : utopie, alternative, réforme ?

L’économie sociale et solidaire, ensemble des groupes, des entreprises et des organisations dont la finalité est de répondre à des besoins humains collectifs et qui adoptent un fonctionnement démocratique, est-elle une utopie, une alternative, une réforme ? Comme tout projet, le projet d’économie sociale et solidaire comprend une phase de conception et une phase de réalisation. Dans sa conception, ce projet constitue une utopie alternative, distincte de l’utopie marxiste. Dans sa réalisation, la capacité à promouvoir les pratiques coopératives dans le plus grand champ possible d’actions révèle la dimension alternative de l’économie sociale et solidaire. Pour élargir ce champ, il est nécessaire de repenser le sens de la coopération et de relier le sens spécifique défini par l’économie sociale au sens commun repris dans la recherche universitaire classique. Face au risque de banalisation, l’économie sociale se donne des règles de fonctionnement originales aussi bien socio-économiques que juridiques. Cette régulation coopérative est questionnée en permanence et résulte d’un apprentissage mutuel.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
Auteur(s): 
Draperi J.-F.

Economie solidaire et inégalités de genre : une approche en termes de justice sociale

Dans quelle mesure l’économie solidaire peut-elle répondre à la délicate question des inégalités de genre ? En s’appuyant sur deux études de cas empruntées à des contextes aussi variés que la France et le Sénégal, l’auteur montre que l’économie solidaire, de par sa capacité à repenser l’articulation entre famille, marché, autorités publiques et société civile, offre une opportunité inédite pour penser la lutte contre les inégalités de genre. D’une part, l’existence d’espaces intermédiaires permet de socialiser et de mutualiser la prise en charge de problèmes qui incombaient jusque-là à la sphère privée, et donc essentiellement aux femmes. D’autre part, en permettant la formulation, l’expression et la revendication des difficultés rencontrées par certaines catégories de population et en particulier les femmes, difficultés ignorées ou négligées par le marché ou l’Etat, ces espaces intermédiaires pallient les insuffisances d’une justice universaliste, insensible et aveugle à certaines formes d’inégalités. En même temps, ces pratiques sont d’une grande fragilité. Si la prudence est donc de mise, soutenir ce type d’actions est pourtant primordial dans le but d’élaborer des choix collectifs qui ne soient pas dictatoriaux, mais respectueux des préférences personnelles.

Numéro de revue: 
289
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Guérin I.

Gérer et militer : une autre façon d’entreprendre pour les associations éducatives (IIe partie)

Après avoir étudié les patronages et les centres sociaux, François Rousseau poursuit ses travaux sur les associations d’éducation populaire. A travers l’observation de nombreuses associations locales et d’une fédération nationale : la Fédération Léo-Lagrange, cette recherche vise à identifier comment sont gérées les initiatives collectives prises par des militants dans le secteur à but non lucratif. De l’artisan social à l’entrepreneur social, reste-t-il une place pour le projet associatif ? La problématique relevée par les premiers travaux apparaissait comme un noeud gordien : le développement des initiatives éducatives des associations, d’une part, leur reconnaissance par les pouvoirs publics, d’autre part, conduisent à une crise de sens (cf. Recma, n° 279) dans laquelle on ne sait pas qui instrumentalise (**). Cet article prolonge la réflexion en proposant une grille de lecture qui autorise le dépassement du conflit. La première partie de cet aticle a été publiée dans le numéro 286.

Numéro de revue: 
287
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Rousseau F.

L’entreprise sociale en France, entre économie sociale et action sociale

Une entreprise sociale type se dessine à travers cette étude : elle prend le statut d’une association de la loi de 1901 le plus souvent insérée dans un réseau ou une fédération. Cette innovation s’inscrit dans le secteur des services à des personnes, souvent en difficulté d’insertion, et n’est pas financièrement autonome. Elle contribue à définir un nouveau métier dans le champ de l’intervention sociale ou culturelle. Elle répond à un besoin d’intérêt général et a généralement pour cadre géographique l’espace local. Dans l’ensemble des entreprises d’économie sociale, l’entreprise sociale présente quelques spécificités qui questionnent certains principes « historiques » : elle est rarement autonome sur le plan financier et ne se situe pas aussi franchement sur des marchés privés. En revanche, elle réexamine des questions classiques parfois délaissées par de nombreuses entreprises d’économie sociale, comme la conception de métiers nouveaux, l’engagement bénévole ou l’organisation du travail.

Numéro de revue: 
288
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Draperi J.-F.

Sur l’économie sociale et solidaire

L’ouvrage de Danièle Demoustier « L’économie sociale et solidaire », dont la Recma s’est fait l’écho dans son dernier numéro, parce qu’il approche de façon rigoureuse un champ souvent difficile à cerner, fournit une importante matière à réflexion. Sa lecture a suscité de nombreuses interrogations chez l’auteur de cet article, qu’il livre à sa manière parfois provocante. Peut-on dessiner les contours d’une économie sociale et solidaire à partir d’un ensemble de statuts et d’un ensemble de projets ? Définir l’économie sociale à partir du statut juridique de ses organisations ne présente-t-il pas des limites ? L’économie sociale n’a-t-elle pas la reconnaissance institutionnelle qu’elle mérite ? Autant d’exemples de questions que soulève ce texte, autant de pistes de recherche à explorer.

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Espagne F.

Les économies dissidentes

Dans cet article, l’auteur met en évidence la montée en puissance de pratiques économiques hybrides face aux défaillances économiques et sociales de l’économie de marché. Dans les pays industrialisés, on assiste à une prolifération de pratiques et d’organisations relevant du développement local et de l’économie solidaire et sociale. Ces modes de régulation de l’économie plurielle viennent combler l’incapacité du marché à être l’unique forme de coordination de la vie économique. Au Sud, malgré les réformes économiques menées sous le contrôle des institutions internationales, on constate que seules les formes de vie économique relevant de pratiques « informelles » jouent un rôle essentiel dans la régulation économique et la cohésion sociale des pays pauvres. Pour l’auteur, un changement de paradigme s’impose si l’on veut désormais penser les phénomènes économiques. La théorie des sites symboliques d’appartenance, qui accorde un rôle essentiel aux croyances, aux conventions et aux pratiques des acteurs, ouvre au pluralisme économique qui est l’une des voies à emprunter pour mieux comprendre les économies dissidentes.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Zaoual H.