Économie sociale

Identité de l’économie sociale et de l’économie solidaire

Les auteurs apportent ici une contribution importante à la définition de l’économie sociale. Leur approche a ceci de particulier qu’elle ne sert pas uniquement un objectif théorique, mais vise aussi et surtout une mesure de l’économie sociale (en région Languedoc-Roussillon, dont nous publierons les résultats dans notre livraison de juillet). Le concept d’économie sociale est approché à partir de la notion d’« utilité sociétale », dont les critères sont la libre adhésion, l’égalité des membres, la production de valeur économique, la non-lucrativité, l’indépendance et la solidarité. Chaque critère fait l’objet d’une analyse théorique et empirique qui permet à la fois de réaliser un large examen de la littérature scientifique sur l’économie sociale et l’économie solidaire, et de poser les principaux problèmes actuels des familles de l’économie sociale. Distinguant une forme de solidarité horizontale (ou de régulation interne) et une forme verticale (s’ouvrant à des bénéficiaires qui ne sont pas des « adhérents explicites »), les auteurs concluent en replaçant les débats actuels dans une perspective historique qui éclaire les conditions d’émergence et de développement de l’économie sociale au cours du XX e siècle.

Numéro de revue: 
280
Année de publication: 
2001
Fichier attachéTaille
PDF icon 280_012035.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Garrabé M., Bastide L., Fas C.

L’économie sociale et solidaire face aux nouvelles attentes de la société

L’économie sociale et solidaire – nous utilisons ici cette notion vague par facilité – est à la croisée des chemins : la révolution technologique et socioéconomique provoque des changements profonds concernant le rapport à l’espace et au temps, la redéfinition de la qualité des produits, les évolutions du travail salarié, le déplacement de l’action politique... Ces bouleversements rendent nécessaires l’anticipation sur les risques à venir et la construction de nouvelles formes de régulation. Face à ces risques, deux valeurs clés modèlent les nouvelles attentes : efficacité et solidarité, valeurs qui rejoignent celles de l’économie sociale et solidaire. Si celle-ci n’ignore pas ces attentes, elle ne paraît pourtant pas être aujourd’hui en mesure de les satisfaire. L’unité lui fait défaut. Il faut, sans crainte, acter les faux débats de légitimité qui la divisent, mais également faire l’effort nécessaire à leur dépassement.

Numéro de revue: 
281
Année de publication: 
2001
Fichier attachéTaille
PDF icon 281_004014.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Draperi J.-F.

Emile Bugnon (1880-1962), au service de la république coopérative

"Emile Bugnon (1880-1963), l’homme, son oeuvre, sont au centre d’une étude réalisée par Jean Lacroix; il nous en livre la substance dans un résumé introductif. Nous publions in extenso le dernier chapitre de ce cahier, intitulé « Vers “l’homo coopérativus” », qui montre le rôle essentiel que joua E. Bugnon pour promouvoir l’enseignement de la coopération entre les deux guerres. Cette « tranche de vie » éclaire aussi les relations entre coopératives de consommation et universitaires dans les débuts du mouvement. "

Numéro de revue: 
279
Année de publication: 
2001
Fichier attachéTaille
PDF icon 279_083088.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Lacroix J.

Resocialiser l’économie ?

Au tournant du millénaire, de plus en plus nombreux sont ceux qui soulignent la déshumanisation croissante des économies contemporaines et l'affaiblissement des contrôles qui peuvent être exercés sur celles-ci. Le titre de cet article suggère lui aussi que nos systèmes économiques ont connu en des temps révolus des orientations plus sociales, qui ont progressivement disparu ou qui se sont atténuées, et qu'un enjeu essentiel aujourd'hui serait de retrouver une vocation plus sociale pour l'économie.

Pour développer cette double idée, nous nous proposons d'abord d'adopter une perspective historique, avec une question centrale : l'économie a-t-elle vraiment été plus sociale qu'elle ne semble l'être aujourd'hui ? A la lumière de cet éclairage rétrospectif, nous examinerons ensuite différentes pistes qui semblent s'ouvrir aujourd'hui et permettent peut-être d'envisager une certaine resocialisation de l'économie. 

Numéro de revue: 
275
Année de publication: 
2000
Auteur(s): 
Jacques Defourny

L’économie sociale et les transformations de l’emploi

Cette contribution, présentée au XIV colloque de l’Addes, offre de nombreuses illustrations du rôle que joue aujourd'hui l'économie sociale face à la dérégulation du marché du travail. La première préoccupation a concerné l'insertion des personnes en difficulté et s'est traduite dans une grande diversité de structures. Au sein de celles-ci – à l'exception des régies de quartier –, l'emploi est transitoire. En dépit d'apports réels en termes d'apprentissage, elles se heurtent à un manque de débouchés sur le marché du travail (pour une autre approche de l'entreprise d'insertion, voir dans ce numéro le cas de la Wallonie). Sur un autre plan, grâce à sa fonction d'expérimentation notamment dans le champ associatifi en appui sur l'intercoopération et les partenariats financiers, l'économie sociale facilite l'émergence de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Ces évolutions ne sont pas sans incidence sur les métiers eux-mêmes. De nouvelles compétences sont en effet sollicitées pour des actions plus transversales mobilisant, au-delà des traditionnels savoir-faire, davantage de savoir-être.

Enfin, les transformations des activités et des métiers amènent à rechercher des statuts plus appropriés, tant pour les personnes que pour les entreprises de l'économie sociale. 

Numéro de revue: 
274
Année de publication: 
1999
Auteur(s): 
Danièle Demoustier

Les organisations de l’économie sociale dans l’économie mixte au xxe siècle

Claude Vienney offre un éclairage de l'évolution des représentations concernant l'économie sociale au cours du XXe siècle. Le texte de Georges Fauquet sur le secteur coopératif en traduit l'évolution majeure; elle se trouve particulièrement bien mise en perspective à la lecture du texte de Charles Gide, suivi des réflexions qu'il inspira à Jean Jaurès, illustrant le courant du début du siècle. Les prolongements les plus récents (1989) reviennent à Claude Vienney, dont la contribution ici présentée est inédite. 

Numéro de revue: 
275
Année de publication: 
2000
Auteur(s): 
Claude Vienney

Les organisations d’économie sociale, acteurs de la régulation socio-économique ?

Aujourd'hui, nombreux sont les appels à la construction de nouveaux modes de régulation face à la marchandisation croissante des activités humaines et à la déréglementation qui exacerbe la concurrence et la concentration des entreprises. En effet, ces évolutions déstabilisent les processus socio-économiques, les solidarités antérieures, et marginalisent de plus en plus d'activités, de groupes sociaux et de territoires. 

Numéro de revue: 
275
Année de publication: 
2000
Auteur(s): 
Danièle Demoustier

Henri Desroche, l’économie sociale, jeux de miroir, avec détour obligé par Charles Gide

Serge Koulytchizky propose ici une mise en perspective originale de la pensée d'Henri Desroche, dont les apports à l'économie sociale prirent de multiples formes dans le dire et le faire. Acteur marquant de l'histoire des dernières décennies du XXe siècle, il a laissé de nombreux écrits. Cette contribution se présente comme une mosaïque d'extraits d'ouvrages d'Henri Desroche ou de textes dont le propos éclaire son œuvre, ponctuée de la plume de Serge Koulytchizky. 

Numéro de revue: 
275
Année de publication: 
2000
Auteur(s): 
Serge Koulytchizky

L’économie sociale dans les services de proximité : pionnière, partenaire

Cet article investit le champ des services de proximité, en croisant approches théoriques et analyses empiriques issues d'observations sur le territoire de Charleroi, en Belgique. A partir des caractéristiques inhérentes au concept, les auteurs identifient les enjeux associés aux services de proximité, aussi bien pour l'usager que pour la collectivité. Dans ce contexte, quel est le rôle spécifique de l'économie sociale ? En considérant quatre domaines de prestation de ces services - aide à domicile, accueil de la petite enfance, développement de quartier, aide au logement -, l'étude menée sur le terrain révèle une diversité de prestataires parmi lesquels les associations occupent une place prépondérante, devant le secteur public. Les typologies établies permettent de situer les différentes organisations impliquées au regard de critères tels que le mode de financement - marchand ou non marchand - ou le degré d'implication des acteurs. A l'appui des théories économiques se dégagent ainsi différentes facettes du rôle des associations dans le champ des services de proximité : innovation, "réponses particulières" Ces éléments amènent à relativiser l'objectif d'insertion de personnes peu qualifiées souvent attribué à ces services et permettent de dégager quelques orientations pour des politiques publiques qui viendraient soutenir le rôle de l'économie sociale, en complémentarité avec une pluralité d'acteurs. 

Numéro de revue: 
273
Année de publication: 
1999
Auteur(s): 
Bruno Gilain, Marthe Nyssens

Prolégomènes à une œuvre d’économie sociale : écrits de Charles Gide, 1869-1886

Marc Pénin, auteur de la remarquable biographie : Charles Gide (1847-1932), l'esprit critique, présente dans cet article le premier volume des œuvres de Charles Gide, qui réunit les écrits de la période 1869-1886. Ces textes, dont le regroupement thématique respecte la logique chronologique, constituent en fait une introduction à une œuvre d'économie sociale qui se déploiera dans les prochains volumes. La première partie de l'ouvrage permet d'appréhender la réflexion de Charles Gide sur des faits marquant l'actualité de son époque. La première représentation moderne dans le théâtre romain d'Orange, les tentatives de restauration de la monarchie, la loi sur le divorce, les premiers pèlerinage à Lourdes et bien d'autres thèmes traités révèlent une diversité d'intérêt, un esprit curieux, parfois caustique et déjà engagé en faveur des associations. Sa thèse de doctorat, dont la deuxième partie présente de larges extraits, y sera d'ailleurs consacrée en traitant du "droit d'association en matière religieuse". Les écrits économiques, dont le premier date de 1879, sont regroupés dans la troisième partie. Ils montrent un Charles Gide préoccupé des questions sociales, ouvert aux évolutions, critique envers le libéralisme doctrinaire et opposé au protectionnisme. On y lira les prémices de son orientation vers l'économie sociale, comme les bases de son engagement dans le mouvement coopératif. 

Numéro de revue: 
273
Année de publication: 
1999
Auteur(s): 
Marc Pénin