territoire

Economie sociale et solidaire et territoire: un couple allant de soi?

L’ancrage territorial constitue, avec le fonctionnement démocratiqueet la solidarité économique, l’une des caractéristiques majeures de l’économie sociale et solidaire (ESS). Loin de postuler une territorialité spontanée de l’ESS, nous proposons de réintégrer l’observation des dynamiques d’ESS dans les jeux de complémentarité, de coopération ou de concurrence propres aux processus de constructions territoriales. Le statut de l’ESS dans les transformations globales des modes de coordination des systèmes productifs territoriaux est d’abord analysé. Deux pistes de recherche concernant l’ESS et la gouvernance territoriale sont ensuite déclinées. La première concerne l’institutionnalisation de l’ESS en tant que secteur de l’action publique territoriale. La seconde interroge le postulat d’une congruence parfaite entre le tournant horizontal et territorial de l’action publique et les objectifs affichés de l’ESS.

Numéro de revue: 
325
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma_325_048064.pdf558.56 Ko
Auteur(s): 
Bernard Pecqueur et Xabier Itçaina

Mieux comprendre le rôle de l’économie sociale dans les services sociaux et de santé: exemples choisis en France et au Canada

Ce texte déconstruit l’assertion qui laisse accroire que les organisations du champ de l’économie sociale (associations en France, organismes communautaires et secteur du volontariat en Amérique du Nord) sont une solution à la crise des modèles de protection sociale et à la raréfaction des ressources dans les systèmes de santé. Ce processus de déconstruction se base sur une posture théorique à l’intersection de la dimension du territoire (qu’il soit rural, urbain ou métropolitain, par exemple), de la dimension sectorielle (la santé, le social…), qu’il convient de croiser avec le champ de l’économie sociale et solidaire (ESS). Après une présentation générale du contexte, cette contribution suggère l’utilisation d’un modèle théorique comme grille de lecture des réalités à l’échelle locale. Nous présentons ensuite les résultats de nos observations sur le terrain (deux études de cas en Ontario, sur l’importance du volontariat dans les services aux personnes âgées des communautés rurales, et en France de l’ouest), mettant ainsi en exergue le rôle des acteurs du secteur médico-social relevant de l’ESS dans la définition de nombreux enjeux de développement durable des territoires.

 

Numéro de revue: 
315
Année de publication: 
2010
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PDF icon 315_075089.pdf116.14 Ko
Auteur(s): 
Sébastien Fleuret, Mark Skinner

Le rôle de l’économie sociale et solidaire dans les territoires: six études de cas comparées

L’analyse de la place et du rôle de l’économie sociale et solidaire (ESS) sur quatre zones d’emploi de la région Rhône-Alpes et deux villes européennes (Berlin et Barcelone) montre la diversité des modèles de participation de l’ESS à la régulation territoriale, entendue comme la manière d’influencer le développement territorial par l’orientation des choix socioéconomiques. Cette participation tient à la fois au poids et à l’influence des acteurs dans le cadre du passage d’une intégration sectorielle à une insertion plus transversale. Celle-ci renvoie aux nouvelles logiques du développement local qui insistent sur l’approche globale et transversale de la population comme du territoire, sur la valorisation des externalités positives et sur les synergies entre activités marchandes et non marchandes. Cette évolution nécessite néanmoins la médiation d’acteurs institutionnels susceptibles de faciliter le passage de l’intérêt collectif à l’intérêt général.

Numéro de revue: 
314
Année de publication: 
2009
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PDF icon 314_018031.pdf53.03 Ko
Auteur(s): 
Amélie Artis, Danièle Demoustier, Emmanuelle Puissant

Place de l’économie sociale dans la construction de l’intérêt général à partir de l’initiative locale, les « pays » en France

Les « pays » du droit français récent (lois Pasqua et Voynet, 1995, 1999) participent d’une nouvelle architecture institutionnelle de la décentralisation. L’article montre qu’ils touchent directement l’univers des associations coopératives (Ascoop), dont l’émergence locale et l’implication de proximité sont indissolubles de leur nature même. Si la loi Voynet paraît faire une place privilégiée au secteur purement associatif, coopératives et mutuelles, autres composantes de l’économie sociale, se trouvent naturellement entraînées par ce modèle de gouvernance. En fait, c’est la construction de la loi, d’esprit participatif et fédératif, qui à travers les « conseils de développement des pays », ouvre la porte à la concertation. Le pays intervient dans la chaîne de construction de l’intérêt général et contribue, par les informations, opportunités, choix et actes qui le traversent, à modeler la société. L’auteur montre ainsi le pays comme maillon d’un modèle de « centralisme fédératif à initiative locale » plus ou moins autogestionnaire, dont historiquement les Ascoop se recommandent également.

Numéro de revue: 
302
Année de publication: 
2006
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PDF icon 302_067082.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Koulytchizky S.

Les coopératives agroalimentaires face aux enjeux de la mondialisation : l’internationalisation des coopératives constitue-t-elle une solution ?

Quelles stratégies les coopératives agroalimentaires adoptent-elles face à la mondialisation ? Après une présentation du cadre conceptuel et du contexte de la mondialisation, l’auteur exploite d’une part des enquêtes réalisées depuis 1969 sur l’internationalisation des coopératives, d’autre part une banque de données sur les mouvements à l’international des entreprises agroalimentaires françaises de 1996 à 2003. Sur la dernière période, les coopératives sont moins présentes à l’international que les entreprises capitalistes – respectivement 20 % et 50 % des opérations hors de France – et l’Europe concentre l’essentiel des mouvements. Datant de la fin des années 60, ce développement à l’international, qui privilégie la franchise et la filialisation, est principalement porté par onze groupes coopératifs. L’article propose une analyse qualitative de la démarche de ces groupes ainsi qu’une analyse par secteurs d’activité. Entre valeur pour l’usager et valeur pour l’actionnaire, les arbitrages sont souvent complexes. Les politiques publiques devront aussi considérer le fait que les coopératives jouent un rôle clé pour le maintien d’activités sur un territoire, comme en témoigne l’élargissement de leur périmètre en France.

Numéro de revue: 
297
Année de publication: 
2005
Auteur(s): 
Mauget R.

Economie sociale et solidaire et développement local

Les approches des économistes de la proximité en termes de district industriel, de systèmes productifs locaux, de milieux innovateurs, de gouvernance locale et de capital social ne repèrent généralement pas la place spécifique que pourraient occuper les acteurs de l’ESS dans le développement des territoires. A l’inverse, dans les approches plus normatives du développement local et chez les auteurs de l’ESS, on semble considérer que l’ancrage des acteurs et des entreprises de l’ESS dans « leur » territoire va de soi. L’article plaide en faveur d’un rapprochement entre les deux types d’approche. Ce croisement fertile passerait alors par des recherches dont l’auteur indique, chemin faisant, quelques pistes praticables : notamment celle de la confiance, qui est au coeur des théories du capital social et de la proximité (géographique et organisationnelle) et pour laquelle il est facile de faire valoir les aptitudes particulières de l’ESS.

Numéro de revue: 
296
Année de publication: 
2005
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PDF icon 296_026041.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Parodi M.

Economie sociale et solidaire et politique de la ville

Si économie sociale et solidaire et territoire sont intrinsèquement liés, les modes d’action évoluent. Comment le rôle de l’économie sociale et solidaire dans le développement des territoires se recompose-t-il aujourd’hui ? L’article propose plusieurs axes d’analyse de ces évolutions. Là où l’économie sociale participait à l’aménagement du territoire, on s’inscrit désormais dans une dynamique de développement local rural et urbain. Les organisations de l’économie sociale et solidaire y trouvent des positionnements différenciés : accompagnant l’essor démographique et économique par l’offre de nouveaux services, elles représentent aussi des freins à la déqualification des territoires (structures d’insertion, Scop…), prennent en charge certains coûts sociaux et cherchent à corriger des déséquilibres (finance solidaire…). S’appuyant sur de nombreux exemples, les auteurs éclairent l’action des organisations d’ESS dans la construction de nouveaux processus de solidarisation, de la ville à la campagne.

Numéro de revue: 
296
Année de publication: 
2005
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Auteur(s): 
Demoustier D., Vallat D.

L’économie solidaire entre le local et le global : l’exemple de la microfinance

La microfinance, au coeur de cet article, recouvre des services financiers destinés à des populations en marge de la finance dite formelle, caractérisés par des montants unitaires faibles, qui sont souvent envisagés dans leur dimension locale. A l’instar de l’ensemble des initiatives d’économie solidaire, la légitimité et l’efficacité de la microfinance supposent un ancrage territorial fort. Les auteurs montrent toutefois que, plus que d’autres éléments constitutifs de l’économie solidaire, la microfinance est mondialisée, au sens où des modèles analogues se rencontrent dans les régions les plus diverses du globe. Les dispositifs de microfinance sont à l’échelle planétaire des supports de flux de techniques, d’informations et de capitaux qui relient des instances et des institutions diverses. ONG locales, ONG internationales, fondations et groupes de pression institués, gouvernements locaux, nationaux et fédéraux et institutions de coopération bilatérales et multilatérales contribuent à une dynamique d’hybridation des ressources.

Numéro de revue: 
296
Année de publication: 
2005
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Auteur(s): 
Guérin I., Servet J.-M.

Economie sociale et solidaire, territoires et proximité

Si le territoire s’est révélé un objet de recherche autonome pour l’économie contemporaine, il constitue aussi une entrée originale pour problématiser l’économie sociale et solidaire (ESS). Dans un premier temps, l’article présente une grille de lecture des différentes approches économiques, qui permet de dégager six questions pertinentes pour l’ESS. La catégorie « territoire » se prêtant ainsi à des interprétations croisées, les auteurs extraient du questionnement précédent, en lien avec les différentes contributions de ce numéro de la «Recma», deux axes essentiels de recherche: d’une part, la gouvernance territoriale des organisations de l’ESS, analysée sous l’angle de la prise de décision entre parties prenantes et des politiques publiques ; d’autre part, les territoires cognitif et axiologique de l’ESS, explorés à travers la mise en oeuvre de ressources cognitives par les acteurs et leurs croyances partagées ou distribuées."

Numéro de revue: 
296
Année de publication: 
2005
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PDF icon 296_008025.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Colletis G., Gianfaldoni P., Richez-Battesti N.

La Scic, une coopérative encore en devenir

La société coopérative d’intérêt collectif (Scic) compte trois années d’existence, et cinquante-cinq Scic sont aujourd’hui agréées. L’article vise à faire le point de la mise en oeuvre sur le terrain de cette façon d’entreprendre caractérisée par le multisociétariat. Si les champs d’activité des Scic peuvent être regroupés en deux grandes familles : services à la personne et de proximité et environnement, l’auteur note une diversification des activités et une nouvelle structuration par filières. Il apparaît également que les Scic agréées ont pour la plupart bénéficié de l’antériorité d’une structure, qu’elles soient issues de sa transformation ou qu’elles en reçoivent le soutien. Les échecs existent cependant et les principales difficultés rencontrées sont recensées. L’Inter-réseaux Scic (IRS) apporte des occasions d’échanges et de travaux en commun et devrait se structurer à terme autour de lignes directrices et d’actions au service du développement des Scic.

Numéro de revue: 
295
Année de publication: 
2005
Auteur(s): 
Margado A.