Notes de lecture

Histoire de l’économie sociale de la Grande Guerre à nos jours

Michel Dreyfus. Rennes, PUR coll.
Economie et société, 2017, 263 p.

L’auteur, connu pour ses travaux sur l’histoire de la mutualité en France, s’est lancé là un défi audacieux : écrire l’histoire de l’« économie sociale » en France depuis 1914. Il s’inscrit, par cette publication, dans le chemin tracé par André Gueslin qui avait abordé, il y a une trentaine d’années déjà, l’histoire de l’­« ­économie sociale » dans le xix e  siècle français.

Financer les utopies : une histoire du Crédit coopératif (1893-2013)

Michel Dreyfus. Fondation du Crédit coopératif-Actes Sud, 2013, 345 p.

Il y a en vérité non pas une, mais deux histoires dans ce livre très dense de Michel Dreyfus : celle du Crédit coopératif, pour une grande part vue sous deux angles,ses adaptations aux modifications successives des métiers du crédit et sa conquête progressive de nouveaux territoires dans l’espace de l’économie sociale, puis solidaire ; et, mêlée à cette histoire, celle de la coopération ouvrière de production.

Entreprise sociale et insertion : une perspective internationale

Laurent Gardin, Jean-Louis Laville, Marthe Nyssens (dir.). Desclée de Brouwer, 2012, 336 p

Cet ouvrage constitue une nouvelle contribution du réseau Emes à la connaissance de l’entreprise sociale. Depuis le milieu des années 90, Emes a réalisé plusieurs études importantes sur l’émergence et les conditions de développement de l’entreprise sociale en Europe, notamment l’étude Perse (2001-2004), dont les résultats ont été publiés en 2004 sous la forme de plusieurs working papers (www.emes.net) et ont donné lieu à de nombreuses publications ici et là sous forme d’articles.

Fruitières comtoises: de l’association villageoise au système productif localisé

Alain Mélo. Fédération départementale des coopératives laitières du Doubs et du Jura, Besançon, 2012.

Le poids du monde rural a été très longtemps prédominant dans notre pays, puisqu’à la veille de la Grande Révolution 85 % de la population française vivait à la campagne. Il faut attendre les années 30 pour que la France devienne un pays en majorité urbain et industrialisé, trois décennies environ après la Grande-Bretagne et l’Allemagne. La France a donc un passé agricole très ancien, et si les agriculteurs constituent aujourd’hui moins de 5 % de la population, la représentation du monde paysan reste encore très répandue dans l’imaginaire national. Sur un autre plan, le travail collectif existe en France depuis le Moyen Age, ce qui explique pourquoi la coopération s’est d’abord développée dans le monde agricole. Les formes prises par la coopération agricole ont été très diverses et largement tributaires de la région où elles se sont développées. Alain Mélo étudie minutieusement le cas des fruitières dans le Doubs et le Jura qui, apparues au xiiie siècle, restent aujourd’hui très actives. Son ouvrage se décline en cinq parties.