Revista de Economía publica, social y cooperativa

Toute la Recma

  • 2010
    • 2019
    • 2018
    • 2017
    • 2016
    • 2015
    • 2014
    • 2013
    • 2012
    • 2011
    • 2010
  • 2000
    • 2009
    • 2008
    • 2007
    • 2006
    • 2005
    • 2004
    • 2003
    • 2002
    • 2001
    • 2000
  • 1990
    • 1999
    • 1998
    • 1997
    • 1996
    • 1995
    • 1994
    • 1993
    • 1992
    • 1991
    • 1990
  • 1980
    • 1989
    • 1988
    • 1987
    • 1986
    • 1985
    • 1984
    • 1983
    • 1982
    • 1981
    • 1980
  • 1970
    • 1979
    • 1978
    • 1977
    • 1976
    • 1975
    • 1974
    • 1973
    • 1972
    • 1971
    • 1970
  • 1960
    • 1969
    • 1968
    • 1967
    • 1966
    • 1965
    • 1964
    • 1963
    • 1962
    • 1961
    • 1960
  • 1950
    • 1959
    • 1958
    • 1957
    • 1956
    • 1955
    • 1954
    • 1953
    • 1952
    • 1951
    • 1950
  • 1940
    • 1949
    • 1948
    • 1947
    • 1946
    • 1945
    • 1944
    • 1943
    • 1942
    • 1941
    • 1940
  • 1930
    • 1939
    • 1938
    • 1937
    • 1936
    • 1935
    • 1934
    • 1933
    • 1932
    • 1931
    • 1930
  • 1920
    • 1929
    • 1928
    • 1927
    • 1926
    • 1925
    • 1924
    • 1923
    • 1922
    • 1921
    • 1920

Ciriec-Espagne, n° 91, décembre 2017, 310 p.

La Revista de Economia publica, social y cooperativa, dirigée par le professeur d’économie José Luis Monzon Campos, est la revue du Ciriec-Espagne. Cette association, membre du Ciriec-International (Centre international de recherches et d’information sur l’économie publique, sociale et coopérative), s’est constituée en 1986 au sein de l’Université de Valence, à laquelle est rattaché l’Institut universitaire de recherche en économie sociale, coopérativisme et entrepreneuriat (Iudescoop).
Ainsi que le suggère son titre, cette revue interdisciplinaire couvre un large champ d’étude, englobant non seulement l’économie sociale et solidaire au sens statutaire qui lui est donné en France (coopératives, sociétés à participation ouvrière, mutuelles, fondations et associations), mais aussi l’ensemble des entreprises ou des organisations ayant pour finalité l’intérêt général ou social, ainsi que la part de l’économie publique liée aux problématiques de cohésion sociale et de développement territorial. Elle paraît tous les quatre mois.
Parmi les dix contributions de la livraison de décembre 2017, trois s’intéressent plus particulièrement aux coopératives espagnoles – qui sont actuellement au nombre de 20 524 – et à l’impact de facteurs exogènes, macroéconomiques ou réglementaires, sur l’évolution de ces entreprises, au niveau régional ou national. Miguel Blanco Canto (« Efectos de la crisis económica de 2008 sobre el empleo en las cooperativas andaluzas : un estudio del impacto provincial mediante el análisis shift-share », M. Blanco Canto, p. 175-203.) examine le comportement des coopératives de la Communauté autonome d’Andalousie à l’aune de la récession économique déclenchée par la crise de 2008. D’une part, l’emploi y apparaît plus stable et moins vulnérable que dans les autres formes juridiques d’entreprises ; d’autre part, les coopératives ont joué un rôle moteur dans la revitalisation du territoire grâce à leur proximité géographique avec les clients, qui leur a permis de s’adapter plus « agilement » à l’évolution des besoins, grâce aussi, tout simplement, au choix d’accorder le primat au travail plutôt qu’au capital. Cependant, l’auteur note qu’il existe des différences significatives entre les provinces andalouses, et il pointe la nécessité de considérer les variables propres à chaque territoire pour une analyse plus fine, dont les conclusions pourraient servir aux programmes régionaux de développement coopératif mis en œuvre par les pouvoirs publics.
L’article de Federico Martinez-Carrasco Pleite et Maged Eid (« El nivel de conocimiento y la reputación social de las empresas cooperativas. El caso de la región de Murcia », F. Martinez-Carrasco Pleite et M. Eid, p. 5-31.) étudie la réputation des coopératives à partir d’une enquête réalisée en 2013 auprès de 321 citadins de la région de Murcie, dans le sud de l’Espagne. Il en ressort que, si les coopératives jouissent d’une image positive quant au caractère éthique de leur gestion et leur utilité sociale, les entreprises capitalistes sont jugées plus performantes sur le plan (par ordre décroissant) de la rentabilité, de la qualité de l’offre, du leadership, du degré d’innovation et même du traitement des salariés. Selon les auteurs, l’apport des coopératives en termes de création d’emplois et de richesses ainsi que de contribution au développement des territoires reste sous-estimé par le public. Quant au concept « économie sociale », 72,9 % des enquêtés ont déclaré ne pas le connaître... deux ans après la promulgation de la loi du 29 mars 2011 censée octroyer une meilleure visibilité au secteur.
L’article de Juan José Plaza-Angulo et Antonio Manuel Ciruela Lorenzo (« El pago único de la prestación por desempleo como medio de financiación inicial de las empresas de Economía social en España », J. J. Plaza-Angulo et A. M. Ciruela Lorenzo, p. 85-115.) analyse l’impact du paiement unique de l’allocation-chômage sur l’essor des entreprises de l’économie sociale en Espagne. Cette disposition a été instituée par un décret royal de mars 1985 comme un levier de développement de l’emploi, et plus particulièrement de l’auto-entreprise (coopérative ou non), dont le lancement est souvent empêché par un défaut de financement. L’étude menée par les auteurs montre que 59,33 % des associés fondateurs de coopératives de travail étaient bénéficiaires du paiement unique de l’allocation-chômage en 2015.
Plus de trente ans après sa mise en œuvre, les auteurs disposent du recul nécessaire pour confirmer l’effet bénéfique de ce dispositif sur le démarrage d’un projet coopératif entrepreneurial ou pour l’intégration de demandeurs d’emploi dans une coopérative de travail déjà constituée. Un exemple à suivre dans d’autres pays européens ?
L’article de Laura Rodríguez Cardozo (« El desarrollo de las ONG de México y su coincidencia con los Objetivos para el Desarrollo Sostenible de Naciones Unidos », L.Rodríguez Cardozo, p. 59-85.) porte sur la contribution des ONG mexicaines aux objectifs de développement durable fixés par les Nations unies. Traditionnellement actives dans la promotion de la santé, de l’éducation, de l’alimentation et des droits de l’homme, les ONG ont investi ces dernières années les domaines de la protection des écosystèmes, de la production et de la consommation responsables, et de l’éducation à l’environnement. En revanche, elles interviennent moins, au Mexique, sur les questions de réduction de la pauvreté et des inégalités, de sécurité, de justice et de qualité du travail.
Les autres articles de ce numéro traitent plutôt d’économie publique, sans que celle-ci ne soit opposable à l’économie « sociale et coopérative », dans la mesure où la plupart des auteurs préconisent une collaboration des acteurs privés (coopératives, syndicats, associations) et des pouvoirs publics (locaux ou nationaux) pour la revitalisation des territoires. En quelque sorte, des PTCE (Pôles territoriaux de coopération économique) ?
La lecture de ce numéro inspire trois remarques : les études sur l’ESS gagnent à être menées dans une perspective multi-scalaire ; elles constituent (ou devraient constituer) une base de travail incontournable pour l’élaboration des politiques publiques dans leurs domaines d’intervention ; les expériences dont elles rendent compte sont aussi une source d’inspiration pour les chercheurs et les acteurs d’autres pays, ce qui plaide pour une diffusion transnationale des revues sur l’ESS.

Patricia Toucas-Truyen