Les stratégies des coopératives agricoles européennes à l’international Quelles perspectives à l’horizon 2015 ? étude Eurostaf

Toute la Recma

  • 2010
    • 2019
    • 2018
    • 2017
    • 2016
    • 2015
    • 2014
    • 2013
    • 2012
    • 2011
    • 2010
  • 2000
    • 2009
    • 2008
    • 2007
    • 2006
    • 2005
    • 2004
    • 2003
    • 2002
    • 2001
    • 2000
  • 1990
    • 1999
    • 1998
    • 1997
    • 1996
    • 1995
    • 1994
    • 1993
    • 1992
    • 1991
    • 1990
  • 1980
    • 1989
    • 1988
    • 1987
    • 1986
    • 1985
    • 1984
    • 1983
    • 1982
    • 1981
    • 1980
  • 1970
    • 1979
    • 1978
    • 1977
    • 1976
    • 1975
    • 1974
    • 1973
    • 1972
    • 1971
    • 1970
  • 1960
    • 1969
    • 1968
    • 1967
    • 1966
    • 1965
    • 1964
    • 1963
    • 1962
    • 1961
    • 1960
  • 1950
    • 1959
    • 1958
    • 1957
    • 1956
    • 1955
    • 1954
    • 1953
    • 1952
    • 1951
    • 1950
  • 1940
    • 1949
    • 1948
    • 1947
    • 1946
    • 1945
    • 1944
    • 1943
    • 1942
    • 1941
    • 1940
  • 1930
    • 1939
    • 1938
    • 1937
    • 1936
    • 1935
    • 1934
    • 1933
    • 1932
    • 1931
    • 1930
  • 1920
    • 1929
    • 1928
    • 1927
    • 1926
    • 1925
    • 1924
    • 1923
    • 1922
    • 1921
    • 1920

Les coopératives agricoles françaises sont les plus nombreuses et les plus dynamiques dans le top 30 européen mais ne sont pas les plus importantes.  Avec 8 coopératives (InVivo, Sodiaal, Terrena, Tereos, Champagne Céréales, Agrial, Axereal, Triskalia) dans le top 30 européen en 2010, la Coopération Agricole française est bien représentée et se positionne devant l’Allemagne qui a 6 représentants. 

Les coopératives françaises ne sont pas les plus importantes : aucune coopérative française ne dépasse les 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010 et aucune ne fait partie du top 10 européen. La plus grosse coopérative européenne, Friesland Campina fait 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit le double du chiffre d’affaires de la première coopérative française InVivo. Néanmoins, l’écart s’est réduit entre 2006 et 2010. 

Les coopératives françaises sont celles qui ont le plus progressé au cours de ces cinq dernières années : le taux de croissance annuel moyen de leur chiffre d’affaires est de plus de 10% depuis 2006 alors que pour les coopératives hollandaises et allemandes le taux de croissance annuel moyen du chiffre d’affaires sur la même période est respectivement de 4% et 2%. Plusieurs facteurs expliquent cette performance : la flambée des prix des céréales, le rapprochement de coopératives et des extensions de périmètre de consolidation suite à des fusions de coopératives et/ou des rachats d’entreprises capitalistes.

Les coopératives agricoles françaises sont encore peu internationalisées en comparaison des coopératives du nord de l’Europe

Les coopératives du nord de l’Europe (Danemark, Irlande, Pays-Bas) situées dans des petits pays sont les plus internationalisées : en raison d’un marché intérieur domestique saturé, elles ont très vite misé sur l’export et l’implantation à l’international. Vion, Danish Crown et Kerry font ainsi près de 90% de leur chiffre d’affaires à l’international (exportations+implantations).

A l’inverse, les coopératives françaises et allemandes, qui ont un marché intérieur plus important, sont naturellement moins tournés vers l’exportation. Seule Tereos fait plus de 50% de son chiffre d’affaires à l’international.

Certaines des stratégies à l’international des coopératives françaises ont été couronnées de succès : Sodiaal via Yoplait est numéro 2 mondial dans les produits laitiers, Limagrain est numéro quatre mondial dans les semences, Champagne Céréales est numéro 1 mondial en malt, Agrial (Florette) est numéro un européen des légumes 4ème gamme... Les filières françaises en retrait dans l’internationalisation sont le vin, la viande, la volaille…

L’internationalisation des coopératives françaises est un enjeu important dans la prochaine décennie mais qui suppose de mobiliser des ressources financières

Les coopératives françaises sont plus limitées par la législation que les coopératives étrangères pour faire rentrer des investisseurs extérieurs dans leurs capitaux propres

Les ambitions des principales coopératives françaises sont aujourd’hui de plus en plus européennes ou mondiales et les besoins financiers en conséquence alors que leur autofinancement est très souvent insuffisant. Ceci implique de recourir à des montages financiers nouveaux pour les coopératives (structures holding) et de séduire les investisseurs avec des projets ambitieux.

Les coopératives étrangères du top 30 ont une plus grande ouverture à la bourse et aux investisseurs extérieurs que les françaises en raison d’un statut coopératif français plus limitatif, ce qui leur donne une souplesse supplémentaire dans leur stratégie à l’international. Certaines coopératives étrangères sont donc cotées en bourse : Südzucker, Baywa, Kerry, Glanbia, HK Scan.

Depuis quelques années, il y a en France une accélération de l’ouverture des structures holdings aux capitaux extérieurs : Tereos a coté sa holding Tereos Internacional à la bourse de Sao Paulo et a fait entrer des coopératives céréalières françaises au capital de Tereos Agro Industrie, Champagne Céréales a fait entrer le Fond Stratégique d’Investissement au capital de sa holding Siclae qu’il détient en commun avec plusieurs coopératives, la filiale Vilmorin de Limagrain est cotée en bourse et le groupe a fait entrer le Fonds Stratégique d’Investissement au capital de sa holding Groupe Limagrain Holding …

Les experts auteurs de l’étude

René Mauget, professeur groupe Essec, ingénieur-docteur en économie et stratégie, expert des coopératives agricoles, membre du comité de rédaction de la Recma. Il a participé à la rédaction des études Eurostaf précédentes sur les coopératives agricoles : les stratégies de développement et de financement des coopératives agricoles (étude parue en 2010) les mutations et les perspectives de développement des coopératives agricoles (étude parue en 2007). Il anime depuis 2008 le séminaire des Echos Formation sur les coopératives agricoles.

Olivier Frey, post-doctorant, USC GAIA ENITA Bordeaux INRA-SAD et consultant indépendant, Docteur en sciences économiques et expert des entreprises coopératives. Il a participé à la rédaction de l’étude de 2010 sur les stratégies de développement et de financement des coopératives agricoles.

Etude Eurostaf, décembre 2011