Le 29 e colloque de l’Addes consacré aux périmètres et mesures de l’ESS

Toute la Recma

  • 2010
    • 2019
    • 2018
    • 2017
    • 2016
    • 2015
    • 2014
    • 2013
    • 2012
    • 2011
    • 2010
  • 2000
    • 2009
    • 2008
    • 2007
    • 2006
    • 2005
    • 2004
    • 2003
    • 2002
    • 2001
    • 2000
  • 1990
    • 1999
    • 1998
    • 1997
    • 1996
    • 1995
    • 1994
    • 1993
    • 1992
    • 1991
    • 1990
  • 1980
    • 1989
    • 1988
    • 1987
    • 1986
    • 1985
    • 1984
    • 1983
    • 1982
    • 1981
    • 1980
  • 1970
    • 1979
    • 1978
    • 1977
    • 1976
    • 1975
    • 1974
    • 1973
    • 1972
    • 1971
    • 1970
  • 1960
    • 1969
    • 1968
    • 1967
    • 1966
    • 1965
    • 1964
    • 1963
    • 1962
    • 1961
    • 1960
  • 1950
    • 1959
    • 1958
    • 1957
    • 1956
    • 1955
    • 1954
    • 1953
    • 1952
    • 1951
    • 1950
  • 1940
    • 1949
    • 1948
    • 1947
    • 1946
    • 1945
    • 1944
    • 1943
    • 1942
    • 1941
    • 1940
  • 1930
    • 1939
    • 1938
    • 1937
    • 1936
    • 1935
    • 1934
    • 1933
    • 1932
    • 1931
    • 1930
  • 1920
    • 1929
    • 1928
    • 1927
    • 1926
    • 1925
    • 1924
    • 1923
    • 1922
    • 1921
    • 1920

Comme la plupart des rencontres de l’année 2020, le 29 e colloque de l’Addes (Association pour le développement des données sur l’économie sociale) s’est tenu en ligne les 18, 19 et 20 novembre, sous la forme inédite de trois webinaires. Trente-cinq ans après sa fondation, l’Addes a proposé une sorte d’état des lieux de la recherche et de la connaissance chiffrée de l’ESS, dont la promotion a été « le projet de fondation de l’association », comme l’a rappelé sa coprésidente Nadine Richez-Battesti. Quant à la question du périmètre de l’ESS, les intitulés du 13 e colloque en 1997 (« Nouvelles dimensions de l’ESS ») et du 23 en 2010 (« Les frontières de l’ESS se sont-elles déplacées ? ») laissaient déjà entendre que le sujet ne serait jamais épuisé, en raison de son  caractère à la fois évolutif et relatif. Le premier webinaire a réuni des experts de l’Insee (Sylvie Dumartin, Nicolas Frémont et Henri Martin), de l’Observatoire national de l’ESS (Benjamin Roger), de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Thibaud de Saint Pol) et de l’Observatoire national de la philanthropie (Laurence de Nerveaux) autour d’Édith Archambault sur « La contribution du système public statistique  en France » et « Les enquêtes complémentaires produites par les mouvements ». L’Insee a répondu à l’appel Eurostat de construction d’un compte satellite de l’ESS destiné à une comparaison internationale, ce qui exclut tout recours au périmètre défini par la loi française de 2014. Concernant les données sur les associations, la statistique publique tend à prendre le relais des enquêtes « Paysage associatif » que Viviane Tchernonog mène depuis de nombreuses années au Centre d’économie de la Sorbonne. Les échanges entre participants montrent qu’il y a des incertitudes sur la fiabilité des données, qui peuvent varier selon les critères retenus par ceux qui les produisent et l’usage auquel elles sont destinées. L’adoption d’une méthodologie à la fois rigoureuse, pour rendre compte de la situation, et assez souple pour intégrer les évolutions est donc un enjeu important.
Ces difficultés sont décuplées dès lors qu’il s’agit d’établir une comparaison internationale, comme en témoignent les différentes présentations du webinaire du 19 novembre. Marie Bouchard (Uqam, Canada) présente le travail effectué par le BIT (Bureau international du Travail) avec le Copac (Comité pour la promotion et l’avancement des coopératives) et leurs partenaires pour améliorer la statistique des coopératives. Jacques Defourny et Marthe Nyssens (Université catholique de Louvain) proposent une modélisation de l’entreprise sociale à partir des approches du réseau Émes (Émergence des entreprises sociales en Europe). Édith Archambault revient sur la publication du Handbook de l’ONU en 2003, qui avait reçu un accueil mitigé en Europe du Sud. L’édition de 2018 intègre davantage les réalités européennes. Le Portugal a développé une approche modulaire originale pour la mesure de l’économie sociale (Ana Cristina Ramos, Instituto nacional de Estatiticas, Portugal). Le Ciriec s’attache à donner une définition de l’économie sociale qui soit à la fois consensuelle sur le plan conceptuel et opérationnelle pour la production de comptes satellites (Rafael Chaves et José-Luis Monzon, université de Valencia et Ciriec Espagne).
Le débat autour de la mesure de l’ESS ne saurait se réduire aux questionnements scientifiques et techniques. La séance du 20 novembre a été consacrée aux enjeux politiques de la statistique. Celle-ci constitue un levier pour l’action publique en faveur d’une ESS qui porte une démocratie économique (Jérôme Saddier, ESS France). Jean-Louis Bancel et Patrick Klein, (Commission européenne) insistent sur la nécessité d’accompagner la poursuite des travaux de quantification par un travail sur les concepts, et de prendre en compte les dimensions historiques et culturelles pour définir le périmètre de l’ESS. Enfin, cette année, l’Addes a remis son prix de thèse à Lise Archambaud pour sa thèse en sciences économiques intitulée Les Dynamiques collectives en post-conflit : réflexions sur une résilience socialement soutenable. Le prix de mémoire est revenu à Marc Leclère pour son mémoire de master en AES, Taille et stratégie des mutuelles face aux mutations de l’assurance santé complémentaire en France. Un compte rendu de ces travaux par Éric Bidet, Nadine Richez- Battesti et Anne Fretel figure dans la rubrique « Temps torts » du n° 357 de la Recma (juillet 2020).

Patricia Toucas-Truyen

Pour voir en ligne les trois webinaires : https://webikeo.fr/chaine/29e-colloque-de-l-addes-18-19-et-20-novembre/