Des coopératives à l'autogestion généralisée à la place du Capital et de l’État

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Pierre Cours-Salies, professeur de sociologie, et Pierre Zarka, ancien directeur de L’Humanité, publient et présentent Propriété et expropriations - Des coopératives à l’autogestion généralisée, un recueil de textes de Karl Marx et Friedrich Engels. A lire, l'excellent entretie sur Médiapart.

Morceaux choisis : 

"Revenons sur les traces laissées par l’étatisation, mais n’opposons pas à un défaut un autre défaut : celui de croire que l’addition des initiatives locales finirait par faire système. C’est d’ailleurs face à ce travers que réagit Marx durant la Commune, ce qui a pu faire dire hâtivement qu’il s’opposait aux coopératives. Si les initiatives ne s’inscrivent pas dans une cohérence en rupture avec la cohérence du capitalisme, elles demeurent vulnérables et n’entraînent pas d’effets de contagion. Exemple : si on oublie que la Sécurité sociale a été conçue à partir du principe « de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins », en la considérant uniquement du point de vue de l’organisation de l’accès aux soins, on fait disparaître la possibilité d’étendre ce principe. Or la coopérative peut ouvrir sur la quête d’un mode de production réellement "démocratique", entièrement entre les mains de celles et ceux qui sont actuellement dominés. Mais peut seulement, d’où la nécessité de l’inscrire dans un principe de portée plus générale."

sur le droit de préemption

"L’intérêt d’arracher ce droit est double. D’abord, par son contenu : considérer que les travailleurs d’une entreprise ont la priorité sur son devenir. Avec la précision que tu évoques : pas seulement les entreprises en perdition, car il n’y a aucune raison de devoir s’occuper de ce qui ne marche pas et d’abandonner au Capital ce qui fonctionne le mieux. Ensuite, par l’expérience politique forte sur laquelle cette démarche peut ouvrir : premièrement, prendre conscience de sa force en arrachant du pouvoir à des forces hostiles et puissantes ; et deuxièmement, en exerçant un pouvoir qui, de fait, élargit la personnalité, être à la fois travailleur et décideur. Ainsi, l’individu se change en commençant à changer le réel. Le combat devient facteur d’individuation, c’est-à-dire de formation d’une personnalité qui se forge consciemment avec ses semblables et contre les exploiteurs. La lutte des classes devient facteur d’épanouissement.

Cela implique que l’autogestion ne soit pas réservée "aux petites dimensions". Si nous pensons que ce n’est pas l’addition des coopératives qui fera société, alors cette prise de pouvoir sur son quotidien ne peut-elle pas nourrir une envie de prise de pouvoir sur "les grandes dimensions" ? C’est le mot d’ordre des altermondialistes : "du local au global". La question du pouvoir politique est dans le passage à cette dimension.

Sur le temps de travail 

"À propos du communisme, Marx a, dans L'Idéologie allemande, une phrase formidable : « Le communisme, c’est quand je pêche le matin, je chasse à midi, je fais de la peinture l’après-midi et je fais de la critique le soir sans jamais être pêcheur, ni chasseur, ni peintre, ni critique… » Et l’on dégage ainsi un nouveau regard sur ce que peut vouloir dire émancipation. Il s’agit que l’individu se vive comme le plus uni possible avec lui-même. Pour parvenir à cette unité, un des premiers actes nécessaires est la réduction du temps passé en entreprise. D’autant que la productivité a doublé depuis 1960 et s'est accrue de 50 % depuis 1980."