Lur Berri

Le syndicat ELB attaque la coopérative Lur Berri

La coopérative Lur Berri et ELB (Euskal Herriko Laborarien Batasuna, Confédération paysanne du Pays basque) ont des vues diamétralement opposées sur l’agriculture. Ce n’est pas nouveau, mais les positions s’éloignent encore avec le scandale de la fraude sur la viande de bœuf qui ricoche du Royaume-Uni jusqu’à Aïcirits, en passant par Castelnaudary. Hier, à l’appel d’ELB, 70 éleveurs ont déployé matériel, animaux et banderoles devant le siège de la coopérative. Leur but, au-delà de l’affaire qui agite ces jours-ci l’industrie agroalimentaire : rappeler les méfaits d’une course aux prix bas dans laquelle s’est lancé Lur Berri. « Les premiers touchés par cette politique, ce sont les consommateurs et les éleveurs. Ceux qui sont censés valoriser nos productions font le contraire », dénonce Jean-Paul Duhalde, qui a pris la parole pour les manifestants. « Lur Berri est devenu une machine énorme, démentielle. À la dernière assemblée générale, on a parlé des résultats et du chiffre d’affaires qui a doublé, mais pas des prix payés aux producteurs ! » Le constat est pour eux très simple : la coopérative s’enrichit et les paysans s’appauvrissent.

Viande de cheval : comment la coopérative basque a dérivé

Entré chez Lur Berri à 18 ans, Sauveur Bacho a vu une « coopérative au service des agriculteurs » gagnée par la folie des grandeurs et l’appel de la finance internationale.Depuis que l’affaire Findus a éclaté, même le Times et la BBC ont appelé le maire de la petite commune d’Arbérats, dans sa maison basque sur la colline. Entre les piles de journaux, les meubles en bois foncé et le feu de cheminée, le retraité reste précis, factuel, prudent. Il savoure sans jubiler. Sauveur Bacho a été durant plus de trente ans le leader syndical de la coopérative Lur Berri, qui possède Spanghero, au cœur du scandale sur la viande de cheval.