Afrique subsaharienne

L’économie sociale et solidaire en Afrique de l’Ouest subsaharienne : expériences, dynamiques, questionnements

À l’occasion du centenaire de la Recma, ce dossier vise à se faire l’écho des expressions et dynamiques de l’économie sociale et solidaire en Afrique subsaharienne, qui n’ont fait l’objet que de rares contributions portant sur les organisations agricoles (1), le droit coopératif Ohada (2) ou les mutuelles de santé (3) .

Appel à contributions pour un dossier sur « l’ESS en Afrique subsaharienne »

L’Afrique subsaharienne sera prochainement à l’honneur dans la Recma, revue internationale de l’économie sociale fondée en 1921 par Charles Gide. Au cours des dernières années, la Recma n’a fait écho aux dynamiques de l’économie sociale et solidaire (ESS) au sud du Sahara qu’à de rares occasions : brèves, temps forts ou notes de lecture et quelques articles sur les organisations professionnelles agricoles [1], le droit coopératif Ohada [2], les mutuelles de santé [3] ou la formation à l’ESS [4].

Emergence des mutuelles de santé au Cameroun

La situation sociale et économique en Afrique subsaharienne en général et au Cameroun en particulier est caractérisée par une exclusion sociale quasi généralisée. Cela a favorisé le développement de systèmes de solidarité, notamment celui des mutuelles de santé. Cet article s’intéresse à l’émergence de la mutualité camerounaise. Nous montrons que les mutualistes fréquentent davantage en premier recours les hôpitaux publics et les centres de santé, mais qu’ils dépensent moins pour les soins de santé. Par ailleurs, ils ont un meilleur revenu que les non-mutualistes, ce qui explique le faible taux d’adhésion. L’étude plaide en faveur du renforcement des capacités du système national de santé pour qu’il soit en mesure d’améliorer continuellement et de façon pérenne les conditions réelles d’exercice des mutuelles, afi n qu’elles contribuent à la résolution des problèmes majeurs de santé.

Numéro de revue: 
336
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Jean Colbert Awomo Ndongo

Le grand saut des organisations de producteurs agricoles africaine de la protection sous tutelle à la mondialisation

Dans le contexte de développement étatique qu’a connu l’Afrique subsaharienne des indépendances aux années 80, l’émergence du mouvement coopératif s’est réalisée sous contrôle de l’administration et les fonctions économiques officiellement reconnues et « dévolues » aux organisations de producteurs étaient strictement limitées. Parallèlement, les organisations locales prenaient en charge des actions sociales en s’efforçant de pallier la défaillance des pouvoirs publics. Avec la libéralisation économique et politique et le désengagement des Etats, les organisations de producteurs ont été confrontées brutalement à un nouvel environnement beaucoup plus concurrentiel et instable. Elles doivent cependant relever le défi du transfert de nombreuses fonctions économiques et faire face, dans le même temps, à des demandes sociales croissantes liées à la dégradation de nombreuses situations nationales. Les formes d’organisation de la période actuelle ne font pas référence à un modèle prédéfini, mais dépendent essentiellement des interactions entre les dynamiques propres aux organisations et les changements à l’oeuvre dans leur environnement économique, institutionnel et politique.

Numéro de revue: 
285
Année de publication: 
2002
Fichier attachéTaille
PDF icon 285_047062.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Bosc P.-M. Berthomé J. Losch B. Mercoiret M.-R.