Cnlamca

Questionner le concept d’économie sociale et l’entreprise de l’ESS

Une introduction au texte d’André Chomel, 1990, « La problématique émergence de l’entreprise d’économie sociale au XIX e siècle », Recma, n° 33, p.28-32.

Élément d’un dossier intitulé « Du contrat participatif », ce court texte d’André Chomel 1 est intéressant à plus d’un titre. Rappelons tout d’abord qu’il paraît au moment où l’on s’apprête à fêter le dixième anniversaire de la Charte de l’économie sociale du CNLAMCA (1980), premier document institutionnel tangible accompagnant en France le renouveau du concept d’économie sociale après une longue éclipse de plusieurs décennies. 1989 est également l’année où la Revue des études coopératives étend son périmètre au-delà des coopératives et devient la Recma.

L’intitulé « économie sociale » apparaît en 1990 sur la couverture de la revue, qui se présente en 1995 comme la « revue internationale de l’économie sociale ». L’économie sociale se reconstruit en France depuis les années 1970, et l’évolution de la revue s’inscrit dans ce contexte, de même qu’elle reflète le déclin des coopératives de consommateurs, qui en ont été le principal acteur depuis sa création en 1921.

 

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Eric Bidet

Le « nouvel esprit » des associations, ou l’entreprise associative en questions

De la prise de conscience du rôle économique des associations dans les années 1970, à l’émergence d’une « entreprise associative » intégrée à l’économie sociale, en passant par la décision de leaders associatifs de rejoindre les coopératives et mutuelles dans le Comité national de liaison des activités mutualistes, coopératives et associatives (CNLAMCA) en 1985, cet article revient sur les pages d’un militantisme charnière pour comprendre la structuration du « monde associatif » contemporain, et l’entreprise d’ESS aujourd’hui. Les étapes qui conduisent à la définition de 2014 de l’économie sociale et solidaire sont analysées au travers du rôle et des revendications des mouvements associatifs et de leurs figures que sont François Bloch-Lainé, Henri Théry ou Nicole Alix. Par le prisme de la micro-histoire, les débats autour des ressources, de la non-lucrativité, du bénévolat, du rapport avec l’Etat sont mis en lumière.

 

Numéro de revue: 
353
Année de publication: 
2019
Auteur(s): 
Édith Archambault

La réinvention de l’économie sociale : une histoire du Cnlamca

L’économie sociale a été « inventée » au xix e siècle pour adapter les groupements intermédiaires à l’individualisme moderne consacré par la loi Le Chapelier de 1791. Disparue ensuite, au début du xx e siècle, en raison à la fois de l’éclatement des associations ouvrières en plusieurs statuts et de l’essor de l’intervention étatique, elle s’est « réinventée » dans la décennie des années 70, quand l’Etat-providence est entré en crise, en regroupant les mouvements coopératifs, mutualistes et associatifs dans le Comité national de liaison des activités mutualistes, coopératives et associatives (Cnlamca). Les facteurs explicatifs de cette résurgence, les conditions du regroupement et la dénomination de ce nouvel ensemble sont étudiés successivement dans le présent article pour saisir l’« émergence » de l’économie sociale, qui se positionne comme un nouveau secteur économique, entre le secteur public et le secteur capitaliste.
Numéro de revue: 
334
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Timothée Duverger

1960-2010 : cinquante ans de fidélité à l’économie sociale ou les "virtuosités possibilistes"

Jean-Bernard Gins. Editions Sillages, 2011, 140 p.

Si l’économie sociale se doit de valoriser le collectif, la conviction et l’engagement individuels des dirigeants, qu’ils soient administrateurs (nécessairement militants) ou cadres salariés, sont des leviers essentiels de la dynamique des organisations. En témoigne l’itinéraire de Jean-Bernard Gins, jeune diplômé recruté à la fin des années 50 par le Crédit coopératif, où il effectuera toute sa carrière. Lorsque la fondation est créée en 1984, il en devient le secrétaire général, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite. Dans ce petit ouvrage, il évoque ce temps où « la banque de l’économie sociale » n’était guère connue du public, bien que la Caisse centrale du Crédit coopératif ait été un acteur important du renouveau coopératif pendant la recons truction. Au cours des années 60, l’auteur a contribué au désenclavement du Crédit coopératif, autour duquel il s’est efforcé de tisser, avec les mutuelles assurances, les mutuelles santé et les associations, un véritable réseau de l’économie sociale, avant même que le terme ne soit exhumé par Henri Desroche. Rien d’étonnant, donc, à ce que ce rassembleur intuitif ait été l’un des fondateurs du Comité national de liaison des activités mutualistes, coopératives et associatives (Cnlamca), ancêtre du Ceges, en 1970.

Quand furent posées les fondations d’une politique de l’économie sociale

Suite au décès de Pierre Roussel, Marcel Hipszman nous rappelle le rôle considérable qu’a joué cet homme aux multiples responsabilités (enseignant, militant syndical, responsable mutualiste, dirigeant associatif, maire du Murol) au service de l’économie sociale. A travers son action de premier délégué à l’Economie sociale, nous voyons se mettre en place à partir de 1981 un cadre politique, institutionnel, juridique…, dont l’essentiel perdure aujourd’hui, qui va asseoir la reconnaissance de l’économie sociale et soutenir son développement.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
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PDF icon 290_087088.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Hipszman M.

Entre la volonté et la nécessité : témoignage sur l’évolution du Crédit coopératif de 1974 à 1992

Pour avoir tenu les rênes du groupe Crédit coopératif de 1974 à 1992 avant d’accéder à la présidence d’honneur, l’auteur livre un témoignage passionnant et instructif sur une page d’histoire décisive pour cette structure fondée en 1938, acteur aujourd’hui essentiel du mouvement coopératif et de l’économie sociale sur la scène française et internationale. Si la crise que connaît le groupe en 1974 implique de nombreuses réformes organisationnelles, elle place aussi l’équipe dirigeante devant des choix stratégiques. Il pouvait alors être tentant de suivre « la plus forte pente », qui est souvent celle de la banalisation On voit comment l’identité du groupe a été affirmée dans ces années-là, en faisant du secteur de l’économie sociale sa cible prioritaire et par la mobilisation du sociétariat. Ce sont ainsi les bases d’un développement à long terme du Crédit coopératif qui sont alors posées, et une ligne directrice qui facilitera la conduite de nouveaux changements à la fin des années 80.

Numéro de revue: 
280
Année de publication: 
2001
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PDF icon 280_069079.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Moreau J.