Confinement, parcours d’achat et monnaie locale
Au Moyen-Âge, il était assez usuel qu’une ville émette de la monnaie. Mais le concept contemporain de monnaie locale complémentaire citoyenne s’est forgé à partir de la crise de 1929.
Au Moyen-Âge, il était assez usuel qu’une ville émette de la monnaie. Mais le concept contemporain de monnaie locale complémentaire citoyenne s’est forgé à partir de la crise de 1929.
En moins de dix ans, les monnaies locales complémentaires se sont multipliées en France et un écosystème dynamique s’est constitué. Alors que la quasi-totalité d’entre elles se sont développées avec la mise en circulation de monnaie papier, on observe aujourd’hui un passage accéléré vers la forme numérique. L’article précise les enjeux de cette transition et discute les relations de concurrence/complémentarité entre monnaies locales et cryptomonnaies dans le contexte français, marqué depuis quelques années par l’irruption des acteurs de la FinTech. En dépit d’une logique de rendement croissant induit par l’adoption de solutions technologiques qui ne sont pas neutres, l’écosystème des monnaies locales en France s’avère être suffisamment résilient pour surmonter les risques liés à l’intervention de ces acteurs extérieurs animés par une logique financière.
En cette période de crise sanitaire, quand la dépendance à des productions lointaines s’avère désastreuse pour l’approvisionnement en produits essentiels, les monnaies locales (ML) ont sans doute une carte à jouer en tant que vecteurs de petites économies locales vertueuses et résilientes. Et ce, d’autant plus que la crise économique associée à la crise sanitaire ne fait que commencer.
Éric Dacheux et Daniel Goujon, Eres, coll. « Sociologie économique », 2020, 352 pages.
Eric Dacheux et Daniel Groujon ayant sollicité Jacques Prades pour une lecture critique de leur dernier ouvrage, celui-ci a accepté de se plier à cet exercice dans un esprit de confrontation intellectuelle.
Fin 2018, l’eusko, implanté au Pays basque, est devenu la première monnaie locale européenne. Portée par l’association Euskal Moneta (EM), cette initiative vise à relocaliser l’économie, défendre et promouvoir la langue basque, renforcer les pratiques écologiques et solidaires et raviver le lien social. Au regard de ces ambitions, la capacité de l’eusko à se positionner comme un outil de renouvellement de l’action citoyenne et de l’action publique est questionnée. L’auteure montre comment EM a entraîné des modifications dans les pratiques de gestion de l’action publique territoriale en étant le vecteur d’un questionnement – tant sur les modalités de construction démocratique d’une politique économique localisée que sur les dispositifs au service de cette politique. Ce travail contribue à la construction de connaissances sur le renouvellement de l’action publique et citoyenne à l’initiative d’acteurs privés.
Bizh est de l’argent qui pourra s’utiliser dans les trente-quatre communes du territoire Golfe du Morbihan – Vannes agglomération. Mise en circulation par l’association MLK-Gwened, cette monnaie locale citoyenne (MLC) veut accompagner une relocalisation de l’économie, favoriser les liens entre acteurs locaux et construire démocratiquement une société solidaire. L’association, collégiale, regroupe des consommateurs, professionnels et partenaires.
Le RTES organise avec Nantes métropole et le crédit municipal de Nantes, en partenariat avec le mouvement SOL, une journée territoriale consacrée aux monnaies locales complémentaires. Rendez-vous jeudi 15 octobre 2015 au Solilab à Nantes.
Les monnaies locales complémentaires, qui se multiplient en France, entrent peu à peu dans l’agenda politique. Elles veulent relocaliser l’économie et redonner du sens aux rapports marchands. Enlevant le monopole de la monnaie aux banques et aux Etats.
Les monnaies locales complémentaires (MLC) viennent d’entrer timidement mais sérieusement dans l’agenda politique en France. La parution concomitante de deux rapports consacre en effet l’intérêt croissant qu’elles suscitent aujourd’hui de la part des politiques.
Depuis la loi du 31 juillet 2014 relative à l'économie sociale et solidaire, qui leur donne une base légale, le rythme d'émergence des monnaies locales complémentaires s'est accéléré. Dans un rapport rendu le 8 avril 2015 à Carole Delga, Jean-Philippe Magnen, vice-président du Réseau des territoires pour une économie solidaire, propose de favoriser leur développement avec la création d'un observatoire sur les monnaies locales, la réalisation d'un guide des démarches à suivre et le soutien à des initiatives innovantes comme des plateformes régionales autofinancées. Parmi la trentaine de monnaies en circulation en France, celle de Boulogne-sur-Mer présente une particularité : les habitants peuvent directement payer en Bou'Sol certains services publics...