Articles

Vous trouverez ici la liste des articles de recherche publiés depuis 1921.
L'ensemble de la publication est en accès libre, à l'exception des deux dernières années qui nécessitent d'être abonné : www.cairn.info/revue-recma.html.

Nous vous rappelons que, en libre accès ou payant, l’ensemble de ces fichiers relève de la législation française et internationale sur le droit d’auteur et la propriété intellectuelle. Tous les droits de reproduction sont réservés, y compris pour les documents téléchargeables et les représentations iconographiques et photographiques. La consultation ou la réception de documents n’entraîne aucun transfert de droit de propriété intellectuelle en faveur de l’utilisateur. Ce dernier s’engage à ne pas rediffuser ou à reproduire les données fournies autrement que pour son usage personnel et privé conforme aux dispositions du Code de la propriété intellectuelle.

L’inclusion du coopérativisme dans l’enseignement élémentaire au Brésil : perspectives pour la jeunesse et le mouvement coopératif

Cet article expose les enjeux de l’intégration du coopérativisme dans le programme de l’enseignement élémentaire au Brésil. S’appuyant sur différents travaux scientifiques, l’auteur affirme que cette inclusion, si elle se réalise, pourra faciliter l’intégration sociale et offrir reconnaissance et visibilité aux coopératives. Il présente les principales caractéristiques de la pédagogie historico-critique, qui lui paraît la proposition la plus adéquate pour transmettre et assimiler un enseignement du coopérativisme. Il expose les actions réalisées par l’Organisation des coopératives brésiliennes (OCB) pour intégrer le contenu coopératif dans la Base nationale commune des programmes scolaires (BNCC). Enfin, il évoque les changements politiques survenus récemment dans le pays et la réforme du travail promulguée en juillet 2017, qui pourraient entraver ce projet.

 

Numéro de revue: 
348
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Anderson dos Anjos Pereira Pena

Un autre monde est possible : l’utopie pratiquée par l’Université coopérative internationale (1976-1992)

Ce texte présente l’expérience de l’Université coopérative internationale (UCI), un réseau francophone de chercheurs et d’acteurs engagés dans les sciences sociales des religions, le développement régional, l’économie sociale et l’éducation permanente. En un peu plus d’une décennie (de la fin des années 1970 au début des années 1990), de nombreux partenariats, projets de coopération, rapports et publications scientifiques ont émané de ce réseau international. Son but était de fédérer plusieurs groupes de recherche nés à l’initiative des anciens étudiants du Collège coopératif de Paris. Active en Europe, en Afrique, en Amérique latine et au Canada, l’UCI a suscité de multiples collaborations Nord-Sud, Sud-Sud et Nord-Nord, dont les retombées sont encore visibles aujourd’hui, et contribué à conférer une légitimité à bon nombre de chercheurs, notamment sur le continent américain.

 

Numéro de revue: 
348
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Davide Lago

De l’héritage d’Henri Desroche au savoir-faire des Collèges coopératifs

En prenant appui sur l’expérience et le savoir-faire des Collèges coopératifs (organisme de formation continue ou d’éducation permanente), et plus particulièrement sur celui d’Aix-en-Provence, l’auteur illustre ce qui a pu être fait à partir du modèle coopératif et éducatif hérité d’Henri Desroche dans les pratiques professionnelles des formateurs, dans les secteurs du développement social, du développement local, de l’éducation populaire et de l’économie sociale et solidaire. Une attention particulière est portée par l’auteur à la stratégie formative qui en découle, nécessaire pour faire face au défi d’un développement durable inclusif souvent occulté dans le débat public par la seule question économique ou la gestion de l’environnement et des biens communs naturels
(air, eau, terre, sol, biodiversité, etc.).

 

Numéro de revue: 
348
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Maurice Parodi

Des coopératives agricoles agents de symbiose industrielle : étude de la bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle

Le complexe de Bazancourt-Pomacle, situé près de Reims, dans le département de la Marne, est considéré à ce jour comme l’une des bioraffineries les plus intégrées d’Europe. La double particularité de ce site réside dans l’engagement des agriculteurs via leurs coopératives et dans le fait qu’il associe une installation industrielle à un pôle d’innovation ouverte. Cet article décrit cet écosystème et l’originalité de son métabolisme, fondé sur la recherche systématique de synergies
permettant d’optimiser l’utilisation des ressources produites et échangées dans le respect des normes environnementales. Partant de l’étude de cas de cette bioraffinerie, complétée par des entretiens semi-directifs auprès des acteurs, il montre le rôle des coopératives agricoles dans le développement de cette symbiose industrielle incluant des valeurs partagées, un « capitalisme patient » et un « financement circulaire ».

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Maryline Thénot, Christophe Bouteiller, Honorine Lescieux-Katir

Réduire les pertes de récolte en Inde grâce aux plateformes coopératives et à la capacitation des communautés

En Inde, dans les zones enclavées, les pertes de récoltes peuvent parfois annuler les effets d’une hausse de la production agricole et affecter la sécurité alimentaire des populations. L’étude de la chaîne de valeur des produits agricoles dans la région tribale de Koraput a permis d’évaluer les pertes de récoltes et le gaspillage des principaux fruits, légumes et céréales cultivés. À partir des résultats de cette enquête de terrain, des agronomes sont intervenus sur place et une action coopérative intégrant tous les foyers concernés a vu le jour, soutenue par la formation de cinq cercles agricoles et de dix groupes de solidarité. La promotion de l’action collective, le renforcement des institutions communautaires et la capacitation (empowerment) des parties prenantes ont contribué à réduire les pertes alimentaires dans des proportions significatives : 45,15 % pour les céréales, 24,03 % pour les légumes et 18,75 % pour les fruits.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Chaudhury Shripati Mishra, Seema Tigga, Malay Kumar Sahu

Les programmes d’énergie renouvelable impulsés par des coopératives électriques en Argentine : quels impacts ?

En Argentine, bien que la politique énergétique ait été déterminée par un contexte politique et économique difficile, les coopératives d’électricité ont joué un rôle pionnier dès les années 1990 dans l’essor de la production d’énergie issue de sources renouvelables. Plus récemment, pour tenir compte des restrictions de l’offre d’énergie ainsi que des possibilités de financement du programme provincial Proinged, ces coopératives ont redoublé d’efforts pour participer à des projets de production d’énergie renouvelable (ER). Cet article analyse cinq initiatives utilisant la biomasse, auxquelles participent des coopératives d’électricité de la province de Buenos Aires. L’objectif de l’auteure est d’identifier l’impact potentiel de ces centrales électriques sur leur territoire.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
María Eugenia Castelao Caruana

Rôle et potentialités des coopératives forestières dans l’atténuation du changement climatique

Cet article propose une analyse du rôle que les coopératives forestières peuvent jouer dans la diminution des quantités de dioxyde de carbone présentes dans l’atmosphère, tant dans les pays en développement que dans les pays développés. Il offre d’abord un aperçu général des efforts internationaux pour réduire l’émission de ces gaz, puis montre comment deux types distincts de coopératives forestières – les unes de propriétaires, les autres d’usagers – sont particulièrement
adaptés à cette fin. Il présente ensuite des exemples situés dans cinq régions du monde, afin d’illustrer de quelle manière des projets de séquestration de carbone pourraient être réalisés par des coopératives forestières ou des organisations analogues pour prendre en charge diverses questions écologiques, économiques, politiques et de gestion des sols.

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Émile G. Nadeau, Luc Nadeau

Mieux comprendre les facteurs de succès de la coopérative avec la théorie de l’auto-organisation d’Elinor Ostrom

L’approche d’Elinor Ostrom (prix Nobel d’économie en 2009) peut-elle être mobilisée dans l’étude des coopératives ? À partir d’un travail d’analyse de textes de l’auteure, cet article propose de clarifier certains concepts. Dans une perspective ostromienne, ce n’est pas le concept de « commun » qui permet de caractériser la coopérative, mais plutôt la notion d’institution auto-organisée. Ainsi, la coopérative est une institution auto-organisée car elle repose sur un système de règles édifiées par les membres pour eux-mêmes. Elinor Ostrom et l’école de Bloomington ont construit des outils d’analyse et identifié des facteurs clés de succès de l’auto-organisation pour la gestion de ressources naturelles. Ces résultats permettent à l’auteure d’élaborer des hypothèses concernant la réussite de l’action collective dans un autre type de situation : l’entrepreneuriat collectif au sein des coopératives.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Adélie Ranville

Les coopératives alimentaires en circuits courts : quelles motivations d’adhésion et d’engagement chez les agriculteurs ?

Cet article analyse les motivations conduisant des producteurs agricoles du Québec à créer et à adhérer à des coopératives spécialisées en circuits alimentaires de proximité (CAP). Si ces dernières sont bien implantées en France, elles demeurent limitées au Québec et peinent à pérenniser leurs structures. À partir d’une étude de cas multiples, l’article établit comment l’adhésion à une coopérative en CAP permet de répondre à plusieurs besoins, dont la diversification des exploitations et des revenus, grâce à la mutualisation des moyens. Les auteurs établissent également une typologie de profils de membres selon leur engagement envers la coopérative et leurs aspirations personnelles, montrant qu’il existe une gradation de motivations et d’engagements à mobiliser ou à questionner pour pérenniser ce modèle coopératif de production, de transformation et de distribution en circuit court.

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Sophie Laughrea, Patrick Mundler, Annie Royer

Construire des espaces d’action publique et citoyenne par la cooperation : l’exemple de la Sicile au xix e siècle et aujourd’hui

Les coopératives sociales qui gèrent les biens confisquées à la mafia en Sicile ont inscrit leur action dans un contexte territorial en investissant les instances politico-administratives locales, et en s’impliquant activement dans la coconstruction d’une action publique avec les autorités locales. Dans cet article, l’auteure analyse cette forme particulière d’interaction entre société civile et pouvoirs publics sur une période historique longue. En effet, déjà après l’unification italienne de 1861, les coopérateurs se sont impliqués directement dans les espaces représentatifs de gouvernance territoriale et ont participé activement à la formation d’un personnel politique issu des strates paysannes et populaires, influant ainsi sur l’architecture institutionnelle et démocratique locale.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Elisabetta Bucolo

Redécouvrir la source autogestionnaire de l’innovation sociale

L'article 15 de la loi Hamon du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire définit juridiquement l’innovation sociale.

C’est « le projet d’une ou de plusieurs entreprises consistant à offrir des produits ou des services présentant l’une des caractéristiques suivantes :
- soit répondre à des besoins sociaux non ou mal satisfaits, que ce soit dans les conditions actuelles du marché ou dans le cadre des politiques publiques ;
- soit répondre à des besoins sociaux par une forme innovante d’entreprise, par un processus innovant de production de biens ou de services ou encore par un mode innovant d’organisation du travail.


Les procédures de consultation et d’élaboration des projets socialement innovants auxquelles sont associés les bénéfi ciaires concernés par ce type de projet ainsi que les modalités de financement de tels projets relèvent également de l’innovation sociale ».

Numéro de revue: 
346
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Timothée Duverger

Les chauffeurs Uber, canuts du xxi e siècle ?

Cet article propose une réflexion sur l’« ubérisation » des rapports de travail au moment où ce modèle se présente comme une réalité innovante de notre société. Les plateformes d’intermédiation qui répondent aux demandes non satisfaites de consommateurs tout en fournissant une solution alternative d’emploi à des personnes au chômage semblent réinventer les rapports de travail et proposer un nouveau modèle économique. Cependant, ces fonctionnements sont-ils si nouveaux ou inédits ? En prenant l’exemple des canuts au XIX e  siècle, l’article apporte des éléments d’analyse et de réflexion. En même temps, il propose des pistes déjà éprouvées historiquement, telles que le mutualisme, pour encadrer ce nouveau modèle « d’économie numérique de la demande » qui remet en cause les systèmes sociaux et laisse de plus en plus de travailleurs sans protection juridique.

 

Numéro de revue: 
346
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Claire Bonici

Le coopérativisme agricole argentin, du xix e siècle aux défis contemporains

Cet article présente une synthèse de l’histoire de la coopération agricole en Argentine des origines jusqu’à nos jours, sur fond d’évolution du modèle agricole national. Quatre grandes étapes se détachent : les premières expériences associatives à caractère coopératif sont apparues à la fin du XIX e siècle, lorsque l’Argentine est devenue un pays agricole exportateur. Ensuite, le mouveme coopératif s’est développé et consolidé à la faveur de la croissance du marché intérieur pendant la première moitié du XX e siècle. Lors de la seconde moitié du XX e siècle, l’endettement et les difficultés des petits et moyens producteurs ont provoqué une stagnation progressive et un débat organisationnel. Au cours de la période récente, dans un secteur agricole dominé par l’agrobusiness, le coopérativisme a connu divers états successifs : crise, disparition et/ou reconversion.

 

Numéro de revue: 
346
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
José Martín Bageneta

Structures coopératives et valorisation économique de la biodiversité : cas de la filière d’huile d’argan au Maroc

Cet article analyse l’efficacité des structures coopératives en matière de développement local mais aussi en matière de préservation de la biodiversité et de valorisation économique de celle-ci. A travers une étude menée au sein de la forêt d’arganiers au sud-ouest marocain, l’auteur illustre comment la production  archaïque de l’huile d’argan et sa commercialisation informelle limitent les rendements et les bénéfices qui en découlent, maintiennent la persistance de la   pauvreté et favorisent la pression sur la ressource naturelle. Le groupement de femmes productrices en coopératives permet d’améliorer la qualité du produit, de préserver la ressource, mais également de structurer la fi lière et de lui apporter une reconnaissance institutionnelle qui valorise le produit fi ni sur le marché formel national et international.

 

Numéro de revue: 
346
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Adil Roumane

La société anonyme à participation ouvrière (Sapo) : entre centenaire et nouvel horizon

Cet article étudie la Société anonyme à participation ouvrière (Sapo) au moment où celle-ci fête son centenaire, et alors que la loi sur l’ESS de 2014 n’a pas promu ce statut d’entreprise participative. Les auteurs étudient dans un premier temps la Sapo comme objet juridique, notamment en la comparant à la Société coopérative de production (Scop), puis s’intéressent au processus historique qui a conduit à la création et à l’évolution de cette formule juridique à partir de 1917. Enfin, au travers de l’étude des deux Sapo Ambiance Bois et Nova Construction, l’intérêt très actuel des Sapo est souligné dans deux situations. D’abord dans le cadre d’une reprise d’entreprise par ses salariés, ensuite pour faciliter une pratique autogestionnaire au long cours.

 

Numéro de revue: 
346
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Roger Daviau et Michel Lulek

Penser le convivialisme en économie sociale contemporaine

Cet article questionne l’économie sociale au prisme d’un auteur contemporain de Polanyi, peu cité dans les travaux : Ivan Illich (1926-2002). L’auteur mobilise la théorie des outils élaborée par Illich et l’applique à l’ESS afi n de mieux cerner les liens et apports potentiels du mouvement  convivialiste – mouvement social qui souhaite une « autre » civilisation, une civilisation de convivialité luttant contre l’inhumanité du monde. Pour l’auteur, Ivan Illich pourrait être intégré à la famille des penseurs de l’ESS et ainsi rénover l’approche de l’ESS. En eff et, les interactions avec le convivialisme pourraient conduire à rénover le projet politique et théorique d’une ESS contemporaine libérant du capitalisme.

 

Numéro de revue: 
346
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Pascal Glémain

La société coopérative anonyme à participation ouvrière (Scapo), un instrument juridique au service des coopératives de consommateurs ?

Dans le milieu de la coopération de consommation, l’association des salariés à l’administration et à la direction de la coopérative, aux côtés des coopérateurs eux-mêmes, ne coule pas de source et n’est pas des plus répandues. Bien qu’isolés dans le débat, certains pensent qu’il est pertinent de chercher à formaliser un certain niveau d’une telle participation du personnel. L’article aborde quatre des formes juridiques que peut prendre en France cette participation. Parmi celles-ci, aux côtés de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) née il y a quinze ans, figure la société coopérative anonyme à participation ouvrière (Scapo) dont la base juridique a cent ans. La Scapo peut se révéler particulièrement congruente avec les principes et les objectifs coopératifs.

Numéro de revue: 
345
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Jean-Paul Gautier

Gouvernement et secteur sans but lucratif des services à la personne en Chine : une relation d’interdépendance dépendante

Cet article examine la relation entre le gouvernement et le secteur à but non lucratif des services à la personne en Chine, que les auteurs qualifient d’ « interdépendance  dépendante », alors que la relation entre le gouvernement et les associations est généralement analysée dans le cadre théorique de la société civile et du corporatisme. Après une courte présentation historique de ces relations, l’article documente les différents types d’institutions qui composent le secteur, particulièrement celles, nombreuses, qui gèrent les services à la personne. Les auteurs s’intéressent notamment aux relations entre le gouvernement et le secteur à but non lucratif de l’assistance sociale, qui est la principale sous-catégorie des services à la personne en Chine. Après une présentation des outils adoptés par le gouvernement pour soutenir le secteur à but non lucratif, l’article conclut sur les
principales caractéristiques de cette relation d’interdépendance dépendante.

Numéro de revue: 
345
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Zhang Yuanfeng, Mou Jie, Chen Qiqi

Les mutuelles de santé au Sénégal face aux diffi cultés de coordination de leurs acteurs

Au Sénégal, seuls les salariés et les fonctionnaires ont droit à une couverture maladie institutionnalisée. Pour l’étendre à l’ensemble de la population, le système de santé se base aujourd’hui sur les mutuelles de santé. Les interlocuteurs des mutuelles se multiplient en même temps que les difficultés de coordination. L’auteure avance l’hypothèse que ces difficultés proviennent de la hiérarchie existant entre les acteurs et de leurs diverses conceptions du système de santé. La majorité des études se focalise sur les difficultés techniques des mutuelles, mais peu sur les difficultés institutionnelles. Pour combler cette lacune, l’auteure a mené au Sénégal de 2013 à 2015 une étude de terrain, ce qui a permis de faire émerger une convention mutualiste propre au Sénégal et fondée sur deux référentiels, l’un assurantiel, l’autre porté par les valeurs de l’ESS.

Numéro de revue: 
345
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Juliette Alenda-Demoutiez

La part sociale coopérative, un exemple de propriété commune

L’émergence de la notion de « bien commun » dans les travaux d’Elinor Ostrom incite le juriste à observer les conditions dans lesquelles peuvent s’établir des formes de propriétés communes. Si de nombreux projets ont vu le jour en ce sens, il convient de faire une place au droit des sociétés coopératives qui constitue une proposition stimulante. La question de la propriété y est, en effet, saisie de manière originale, et confère à ces sociétés un caractère durable et propice aux communs. Mobilisant les attributs classiques de la propriété en droit civil, cet article étudie les liens entre le coopérateur et sa part sociale et montre comment le rapport des personnes aux choses cède la place à un régime juridique soucieux du rapport entre les membres, relativement à la coopérative à laquelle ils participent.

Numéro de revue: 
345
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Pierre Francoual

Des communs sociaux à la société du commun

A la suite des communs traditionnels autour des ressources naturelles et des nouveaux communs autour des ressources numériques, les communs sociaux constituent la mise en  commun de ressources dotées de droits universels tels que la santé, la culture ou l’emploi, dont la gestion collective assure un accès local et démocratique à chacun(e). Après avoir  développé cette hypothèse de recherche, l’auteur propose une analyse de nature macro-institutionnelle afin de considérer le potentiel de transformation globale des communs sociaux. Alors qu’ils composent au travers de nombreuses réalités de l’économie sociale et solidaire un sous-système marginal du système capitaliste néolibéral actuel, une piste pour le dépassement de ce dernier au bénéfice de l’institution d’une société du commun est proposée : celle du capitalisme communal dont le commun devient le principe politique.

Numéro de revue: 
345
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Hervé Defalvard

Articuler communs et économie solidaire : une question de gouvernance ?

Cet article explore les articulations possibles entre la théorie des communs et celle de l’économie solidaire. Ces deux approches théoriques, tout en s’inscrivant dans des histoires  et des démarches conceptuelles fort diff érentes, ont pour point commun de dépasser un cadre conceptuel uniquement  fondé sur l’opposition et/ou la complémentarité entre le marché et l’Etat. L’article se base sur le terrain de recherche du Phares, à la fois coopérative (SCIC) et pôle territorial de coopération économique (PTCE) de la région parisienne, offrant la mutualisation d’un lieu de travail et des espaces collaboratifs à ses membres, des organisations de l’ESS. L’étude montre que la capacité du Phares à mettre en œuvre une gouvernance collective et à produire du commun pour le territoire est déterminante pour articuler communs et économie solidaire.

Numéro de revue: 
345
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Philippe Eynaud, Adrien Laurent

Co-op Bank, la descente aux enfers ?

Longtemps fleuron de The Co-operative Group, The Co-operative Bank est à vendre. Créée en 1872 par The Co-operative Wholesale Society (CWS) basée à Manchester, en Angleterre, The Co-operative Bank avait pour objectif de répondre prioritairement aux besoins de financement des coopératives et des mutuelles ainsi que de leurs membres. Aujourd’hui connue sous le nom de Co-op Bank, elle s’est bâti une réputation d’entreprise innovante. Première banque à rémunérer les comptes courants en 1982 et à s’afficher banque éthique en 1992, elle s’est dotée d’une charte basée sur les valeurs coopératives ­d’entraide, de responsabilité individuelle, de démocratie, d’égalité et d’équité. C’est ainsi qu’elle promeut l’honnêteté et la transparence dans les relations avec ses clients et ses fournisseurs, la protection de l’environnement, celle des droits humains, le bien-être animal, règles qu’elle met en pratique en refusant par exemple d’investir dans un certain nombre de secteurs (armement, génie génétique, activités pouvant aggraver le changement climatique, expérimentation animale). Cette démarche éthique a contribué à valoriser une image que ses déboires récents risquent de ternir quelque peu. Après la découverte inopinée de pertes très importantes en 2013 dues principalement à une politique d’acquisitions aux conséquences mal évaluées, la banque n’a dû son salut qu’à  l’intervention de hedge funds, notamment le fonds vautour Aurelius Capital Management. En dépit du redressement opéré à partir de 2014, elle a continué à cumuler des pertes importantes, 473 millions de livres en 2016, après une perte de 610 millions en 2015.

Devant cette situation, et face à l’impossibilité de satisfaire aux exigences en matière de fonds propres imposées par les nouvelles normes bancaires internationales, le conseil d’administration de la banque s’est vu contraint en février 2017 de prendre la décision de mettre  en vente Co-op Bank. Ses actionnaires, les hedge funds qui l’avaient sauvée de la faillite en 2013 – elles détiennent 80 % du capital – et Co-op Group, ne sont pas en mesure d’injecter les capitaux additionnels requis. Est-ce la fin d’une histoire vieille de près de 150 ans ?

 

Numéro de revue: 
344
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Marcel Hipszman

Le programme pilote de promotion du sac écologique en toile. Une expérience de l’ESS à Kénitra

Située à une quarantaine de kilomètres de Rabat, la capitale du Maroc, Kénitra s’étend sur la rive sud de l’Oued Sebou, à 12 km de l’embouchure sur l’océan Atlantique. La ville est limitée au nord par la plaine du Gharb, au sud par la forêt Maâmora, à l’ouest par les cordons dunaires, et à l’est par le lac El Merja. Kénitra, qui abrite 423 890 habitants, est considérée comme l’une des plus importantes villes du nord-ouest du Maroc, et est l’ancienne capitale de la région du Gharb, dont elle concentre la moitié de la population aujourd’hui. Elle représente également un site de relais de la métropole Casablanca-Rabat. Au niveau économique, Kénitra abrite une industrie importante dans les secteurs agroalimentaire, automobile, papier, textile. Concernant le secteur coopératif dans la ville de Kénitra, il compte 319 coopératives et 13 138 adhérents.

Lors de la campagne nationale de ramassage et d’élimination des sacs en plastique à travers le Royaume du Maroc, plus de mille tonnes y ont été collectées. En prolongement de ladite campagne, le programme pilote de promotion du sac écologique en toile a été lancé afin, tout d’abord, d’encourager l’utilisation des sacs écologiques, mais aussi de renforcer la capacité de production des coopératives. De par son important poids démographique, et donc en raison de sa pollution accentuée par les sacs en plastique, la ville de Kénitra a été  sélectionnée parmi les villes concernées par le programme pilote.

 

Numéro de revue: 
344
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Bouhdoud Ouafaa

L’apport des banques populaires au progrès économique et social en Bulgarie entre les deux guerres (1919-1938)

Issue d’une longue tradition mutualiste et solidaire de la population, la fi nance sociale en Bulgarie a émergé dans des conditions politiques et économiques particulières. Le crédit coopératif a joué un rôle clé dans l’établissement du système fi nancier et économique de la Bulgarie entre les deux guerres (1919­1938). L’objectif de cet article est d’apporter un éclairage sur l’essor des banques populaires et leur impact sur l’économie dans la période de l’entre­deux­guerres. Au début des années 1930, les banques populaires étaient devenues la forme coopérative la plus développée en Bulgarie, particulièrement dans les villes.

Numéro de revue: 
344
Année de publication: 
2017
Auteur(s): 
Tsvetelina Marinova, Nikolay Nenovsky