Le Crédit Mutuel et la Recma soutiennent la recherche universitaire sur la coopération

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Stimuler la recherche en économie sociale en récompensant les travaux de Master portant sur les entreprises coopératives constitue depuis 2009 l’objectif du Prix de la Recherche coopérative organisé par le Crédit Mutuel en partenariat avec la Recma. M. Etienne Pflimlin, président d’honneur du Crédit Mutuel, a remis les trois prix de cette 4e édition le 20 décembre.

Un contexte politique porteur

L’année 2012, proclamée « année internationale des coopératives » par l’ONU, a été l’occasion de souligner la place des coopératives dans l’économie mondiale, qui représentent un million d’entreprises, 100 millions d’emplois et plus d’un milliard de membres. De par le monde, les coopératives témoignent de leur capacité de résistance face à la crise, grâce à leur gouvernance démocratique et une répartition des résultats qui privilégient le long terme.

Dans un contexte social, économique et écologique incertain, les entreprises coopératives ont des atouts à faire valoir : propriété collective et gouvernance participative selon le principe « une personne égale une voix », solidarité et responsabilité envers la communauté, ancrage dans les territoires et l’économie réelle, stabilité économique. Ces atouts ont été bien perçus par les gouvernements et notamment par le gouvernement français qui a décidé d’inscrire à son agenda politique l’adoption d’un cadre législatif pour favoriser le développement des coopératives.

Diversité coopérative, diversité disciplinaire

Les douze membres du jury, composé d’universitaires et de professionnels du secteur, majoritairement membre du comité de rédaction de la Recma, devaient récompenser sous forme d’une dotation de 1500 à 2000 euros – trois étudiants parmi neuf candidatures (huit françaises et une belge) d’un excellent niveau. Ces travaux relevaient d’une grande diversité disciplinaire (économie, sociologie, agriculture, droit, gestion, sciences politiques, management) et dans les sujets étudiés (banque, droit et utopies coopératives, finances solidaires, développement local, comptabilité coopérative, éducation, évaluation de la RSE, normes juridiques, résilience des entreprises coopératives, économie culturelle sous forme coopérative…).

Si tous les travaux présentés témoignent combien les principes qui guident les pratiques coopératives peuvent rejoindre les attentes des citoyens, c’est l’approche juridique du droit coopératif qui a principalement été distinguée cette année.

La pratique coopérative comme fabrique du droit et des droits

Le 1er prix de la Recherche coopérative a ainsi été remis à Loïc Seeberger pour son « Essai sur le droit coopératif français de ses origines à la Vème république : entre pratique et normes juridiques ». Soutenu à l’Université Montpellier I Faculté de droit et science politique – ce master II d’Histoire du droit, analyse et documente très précisément comment le Droit a intégré des principes de fonctionnement coopératif a priori étranger au Droit des sociétés, en mettant en lumière l’interaction entre les pratiques et le Droit et le lent passage de l’association coopérative à la société coopérative. « Fondamentalement, la pratique a réussi là où le droit avait échoué : faire évoluer la façon de penser le droit » (p.142).

Le 2e prix de la Recherche coopérative a été décerné à Pierre Francoual pour son Master 2 « Droit du travail et de l’emploi » soutenu à l’Université de Toulouse 1 Capitole : « Le travailleur dans la société coopérative ouvrière de production ». Sur un sujet a priori connu, ce travail juridique, dogmatique et analytique témoigne d’une rare compréhension des finesses coopératives et apporte un éclairage nouveau de la législation et de la jurisprudence. L’auteur montre ainsi que les « principes de la Scop, bien que celle-ci soit un sujet de droit des sociétés, prennent réellement comme base la relation de travail, à laquelle se greffent l’apport en capital et la fonction entrepreneuriale. » (p51), et rappelle donc utilement que « le droit des sociétés peut, lui aussi, s’imposer comme vecteur d’une question sociale » (p 94).

Enfin, « Les finances solidaires comme biens communs durables : étude de cas de la Banque communautaire de développement Palmas (Brésil) » a reçu le 3e prix de la Recherche coopérative. Dans ce master de l’Université Libre de Bruxelles Faculté des Sciences Sociales et Politiques, Camille Meyer applique les outils d’analyse du « prix Nobel d’économie » Elinor Ostrom sur la gouvernance des biens communs au cas d’une « banque communautaire de développement », mixant microcrédit et monnaie sociale au Brésil. Ce faisant, l’auteur ouvre des perspectives analytiques, en nous invitant à concevoir la monnaie et le crédit comme « la constitution d’un Bien Commun se traduisant par un renforcement du bien-être social collectif « bien commun social » » (p.94)

En remerciant chaleureusement l’ensemble des candidats pour la qualité de leurs travaux, le jury et M. Etienne Pflimlin ont souhaité à ces trois étudiants de poursuivre aussi brillamment leurs parcours universitaires, en continuant à exercer leurs talents au profit de la coopération.

Jordane Legleye