Le congrès des Mutuelles de France

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Fin octobre 2020, la Fédération des Mutuelles de France (FMF) tenait son congrès à Brest sur le thème « Bâtir les solidarités nouvelles ». Rappelons que cette fédération mutualiste, née en 1987, est l’héritière de la Fédération nationale des mutuelles ouvrières (FNMO), fondée en 1960 par des mutualistes cégétistes, et de la Fédération nationale des mutuelles de travailleurs (FNMT) (1968-1987). Au cours des années 1980 et 1990, la FMF s’est distinguée par sa résistance à l’irruption des assurances dans le champ de la complémentaire santé. Elle a rejoint la Mutualité française en 2002 lorsque la transposition des directives assurances européennes dans le nouveau Code de la mutualité a rendu nécessaire l’unité mutualiste. En introduction au congrès, le président, Jean-Paul Benoit, a rappelé les racines ouvrières de la fédération, qui a toujours soutenu les grandes luttes sociales et les initiatives citoyennes, comme récemment l’aide aux migrants. Divers experts et responsables associatifs (Médecins du monde, Aides, Ligue des droits de l’homme, SOS Méditerranée, Secours populaire, réseau Mut’Elles, Fondation des femmes) ou syndicaux (Ugict-CGT) ont croisé leurs analyses avec celles des mutualistes au cours de divers ateliers et de deux tables rondes qui portaient sur l’après-crise sanitaire et l’égalité hommes-femmes.
Un temps fort du congrès de la FMF a été la séance plénière d’interpellation de Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, par trois responsables de la FMF (Pascale Vatel, Carole Hazé et Nicolas Souveton). Après que les présidents des deux fédérations, Thierry Beaudet et Jean-Paul Benoit, ont souligné leur attachement à l’unité mutualiste et leurs prises de position communes contre la nouvelle taxation prévue dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2021, les élus FMF ont exprimé leur inquiétude devant la porosité croissante entre tous les organismes complémentaires, regroupés au sein des Ocam (organismes complémentaires d’assurance maladie), qui tend à altérer l’identité mutualiste. Ils ont appelé à un mouvement mutualiste qui « porterait haut l’étendard de la Sécurité sociale au lieu de se replier sur des questions techniques » (Pascale Vatel) et ont alerté sur un « appauvrissement des ambitions politiques de la FNMF » (Carole Hazé). Thierry Beaudet a rappelé que la reconfiguration du mouvement mutualiste consécutive au choc réglementaire, prudentiel et fiscal avait été « plus subie que choisie » et que, si les assureurs pouvaient se réjouir du recul de la Sécurité sociale, ce n’était pas le cas des mutuelles. Il a souligné par ailleurs que la Mutualité française était force de propositions sur la question du reste à charge et celle de la perte d’autonomie du grand âge. Enfin, constatant les difficultés auxquelles le mouvement mutualiste est confronté sur l’activité de la complémentaire santé, son métier historique, Jean-Paul Benoit et Thierry Beaudet se sont accordés sur le fait que « l’avenir de la mutualité passe par le Livre III », c’est-à-dire les services sociaux d’accompagnement mutualiste (SSAM), qui ont démontré leur efficacité dans le contexte de la crise sanitaire.
En cette année où la crise sanitaire a entraîné une certaine atonie de la vie militante associative et syndicale, la tenue de ce congrès (entre deux confinements) a permis que s’exprime la dimension politique du mouvement mutualiste, qui ne saurait se réduire au rôle de guichet payeur auquel les décisions gouvernementales semblent trop souvent vouloir le réduire.