Ruses de riches. Pourquoi les riches veulent maintenant aider les pauvres et sauver le monde
Jean-François Draperi, Payot, 2020, 336 pages
Jean-François Draperi, Payot, 2020, 336 pages
Comme chaque année, Coop FR a publié sur son site le classement des cent premières entreprises coopératives françaises en fonction de leur chiffre d’affaires. Les banques coopératives et les coopératives de commerçants occupent le haut de la sélection, avec le groupe E. Leclerc au premier rang, suivi du groupe Crédit agricole et du groupe BPCE (Caisse d’épargne, Banque populaire, Crédit coopératif). Système U et le groupe Crédit mutuel occupent la quatrième et la cinquième places.
Le dossier sur l’ESS au Maghreb publié dans ce numéro coordonné et présenté par Patricia Toucas-Truyen et François Doligez illustre un processus de transition démocratique qui déborde l’ESS maghrébine mais auquel celle-ci contribue. Et sans doute n’est-ce pas un hasard si les articles de ce dossier sont signés par huit femmes pour quatre hommes.
Longtemps fleuron de The Co-operative Group, The Co-operative Bank est à vendre. Créée en 1872 par The Co-operative Wholesale Society (CWS) basée à Manchester, en Angleterre, The Co-operative Bank avait pour objectif de répondre prioritairement aux besoins de financement des coopératives et des mutuelles ainsi que de leurs membres. Aujourd’hui connue sous le nom de Co-op Bank, elle s’est bâti une réputation d’entreprise innovante. Première banque à rémunérer les comptes courants en 1982 et à s’afficher banque éthique en 1992, elle s’est dotée d’une charte basée sur les valeurs coopératives d’entraide, de responsabilité individuelle, de démocratie, d’égalité et d’équité. C’est ainsi qu’elle promeut l’honnêteté et la transparence dans les relations avec ses clients et ses fournisseurs, la protection de l’environnement, celle des droits humains, le bien-être animal, règles qu’elle met en pratique en refusant par exemple d’investir dans un certain nombre de secteurs (armement, génie génétique, activités pouvant aggraver le changement climatique, expérimentation animale). Cette démarche éthique a contribué à valoriser une image que ses déboires récents risquent de ternir quelque peu. Après la découverte inopinée de pertes très importantes en 2013 dues principalement à une politique d’acquisitions aux conséquences mal évaluées, la banque n’a dû son salut qu’à l’intervention de hedge funds, notamment le fonds vautour Aurelius Capital Management. En dépit du redressement opéré à partir de 2014, elle a continué à cumuler des pertes importantes, 473 millions de livres en 2016, après une perte de 610 millions en 2015.
Devant cette situation, et face à l’impossibilité de satisfaire aux exigences en matière de fonds propres imposées par les nouvelles normes bancaires internationales, le conseil d’administration de la banque s’est vu contraint en février 2017 de prendre la décision de mettre en vente Co-op Bank. Ses actionnaires, les hedge funds qui l’avaient sauvée de la faillite en 2013 – elles détiennent 80 % du capital – et Co-op Group, ne sont pas en mesure d’injecter les capitaux additionnels requis. Est-ce la fin d’une histoire vieille de près de 150 ans ?
Interroger les rémunérations dans l’économie sociale et solidaire (ESS) en général est une question sensible. Cela l’est tout autant dans le secteur bancaire, dont l’image n’est pas des plus positives depuis la crise dite des subprimes de 2008. Traiter des rémunérations au sein des banques coopératives devient dès lors une entreprise doublement délicate. De plus, si la question de l’emploi dans l’ESS et de sa qualité a déjà été abordée par les travaux de Richez-Battesti et alii (1), il n’existe pas à notre connaissance d’état des lieux des rémunérations au sein des groupes bancaires coopératifs. Dans le cadre de cet article, nous proposons une première analyse comparative entre les banques coopératives et les banques capitalistes (2). A la question « les salariés des établissements bancaires coopératifs sont-ils plus ou moins bien rémunérés que ceux qui travaillent dans les établissements bancaires commerciaux ? », nous tentons d’apporter une réponse de la façon la plus objective possible, en nous appuyant sur les données des documents de référence publics (rapports d’activité, rapports financiers, rapports RSE) et des bilans sociaux (lorsqu’ils sont disponibles) des cinq grands groupes bancaires privés français coopératifs ou commerciaux : Crédit agricole-LCL (CA), BPCE, Crédit mutuel- CIC (CM), BNP Paribas (BNPP) et Société générale (SG). Après un bref rappel de l’état des connaissances quant aux rémunérations dans l’économie sociale reposant sur l’analyse des déclarations annuelles de données sociales (DADS), nous observons les rémunérations moyennes dans les banques, puis les inégalités qui transparaissent au travers des grilles salariales. Ensuite, nous nous intéressons aux rémunérations hors salaire, à savoir la participation, l’intéressement, voire l’abondement lorsqu’il était mentionné. Enfin, il nous a paru nécessaire de comparer la situation des hommes et des femmes, ainsi que celle des mandataires sociaux et des administrateurs. Ces divers éléments sont abordés à la fois au niveau national des groupes et au niveau de trois caisses régionales coopératives.
Le conseil d’administration de la confédération doit avaliser ce mois-ci son changement de statut en société coopérative. L’assemblée générale du 7 octobre devra voter cette transformation structurante.
Sur un marché de l’économie sociale et solidaire en pleine mutation, les 17 Caisses d’Épargne veulent réaffirmer haut et fort leur rôle. Ce sont elles qui aujourd’hui financent majoritairement les associations, les fondations, les mutuelles et les entrepreneurs sociaux.
La coopérative solidaire a déposé une demande d'agrément auprès de l'ACPR pour devenir une banque de plein exercice. Cette nouvelle tentative de la NEF sera-t-elle la bonne ? La coopérative d'épargne financière solidaire, qui nourrit l'ambition de devenir une banque de plein exercice depuis de nombreuses années, a adressé en octobre dernier sa demande à l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour obtenir le statut d'établissement de crédit spécialisé.
Créer une banque coopérative qui financera l'économie réelle, jouera la carte de la transparence et permettra à ses coopérateurs de s'exprimer et de peser sur les décisions. C'est l'ambition de Dirk Coeckelbergh et des 47.800 investisseurs engagés dans la création de NewB, à l'horizon 2016.
L’établissement néerlandais anticipe une nouvelle hausse de ses provisions face à une hausse de prêts en provenance d’agriculteurs en difficultés, suite au boycott de Moscou.