Quelle place pour la santé dans les propositions des candidats à l’élection présidentielle ?

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1 er mars, la Mutualité Française a organisé un Grand Oral mutualiste des candidats à la présidence de la République pour débattre sur leurs propositions en matière de santé et de protection sociale. Selon une enquête menée par l’agence Harris Interactive pour la fédération mutualiste, 66 % des Français estiment que ce thème, qui est au cœur de leurs préoccupations, n’a pas été suffisamment traité dans la campagne présidentielle. Alors que l’ensemble des candidats étaient invités, seulement quatre d’entre eux étaient présents : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse et Fabien Roussel. Yannick Jadot (EELV) a mis l’accent sur la santé environnementale et la prévention. Anne Hidalgo (PS) a insisté sur une augmentation du recrutement des médecins (15 000 par an) et s’est déclarée hostile à l’idée d’une Grande Sécu, au contraire de Fabien Roussel (PCF) qui appelle à reconstruire une Grande Sécu du XXI e siècle laissant toute sa place aux mutuelles, plus conforme à l’esprit de 1945 qu’à celui du projet concocté en 2021 par le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance-Maladie (HCAAM). Quant à Valérie Pécresse (LR), elle propose une « décentralisation de la gestion de l’offre de soins » en donnant « plus de compétences aux territoires ».
Sur son site placedelasante.fr, la Mutualité Française a également décrypté les programmes des autres candidats en matière de santé et de protection sociale. Ainsi Jean-Luc Mélenchon (FI) s’attache à la reconstruction du service public hospitalier, la lutte contre les déserts médicaux, l’élaboration d’un plan de santé environnemental et une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale, ce qui aurait pour effet de supprimer les complémentaires santé. Le programme d’Éric Zemmour, tournant autour de la priorité nationale, accorde peu de place à la santé si ce n’est qu’il propose que l’État embauche 1 000 médecins ; le tropisme nationaliste est aussi ce qui inspire les propositions de Marine Le Pen en matière de protection sociale.
Si tout le monde s’accorde sur le fait que le nombre des médecins est insuffisant, il semble manquer à ces programmes un positionnement clair par rapport aux dérives libérales de la gestion du système de santé et du secteur hospitalier, où le personnel est constamment en sous-effectif. Il manque une critique des dépassements d’honoraires devenus la norme dans la médecine spécialisée et qui sont un obstacle à l’accès aux soins des catégories sociales les plus modestes. Il manque un questionnement sur le statut libéral des médecins, qui est aussi une des causes des déserts médicaux. Il manque aussi sans doute la connaissance des expériences de médecine de groupe salariée à l’écoute du patient mises en pratique dans les centres médicaux mutualistes dès le début du XX e siècle, et qui auraient mérité qu’on s’y intéresse davantage. Enfin, quid de la solidarité comme axe cardinal des propositions sur la santé et la protection sociale ?