L’expérience coopérative, regards et interrogations

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Jean Lacroix. Alexis, 2007, 170 pages.

L’ouvrage de Jean Lacroix est un recueil d’articles qui prend place parmi de nombreux travaux de l’auteur principalement consacrés à la coopération et particulièrement aux coopératives de consommateurs. Cette oeuvre témoigne d’un parcours à la fois académique et hautement professionnel. Après avoir suivi les enseignements de Georges Lasserre à Lyon, Jean Lacroix a soutenu à Paris en 1956 un doctorat en sciences économiques sur « La distribution coopérative « (Ed. de Minuit, 1957). Il travaillait déjà depuis 1951 à l’Union des coopérateurs de Lorraine et devait accéder en 1985 à la présidence du comité national de la fédération (FNCC). Il a ainsi balayé le XXe siècle entier grâce à des travaux historiquement enracinés dans le XIXe proche, qui se poursuivent aujourd’hui par une ouverture au XIXe siècle, auquel le recueil s’adresse. Son article sur l’économie sociale, paru en 1985 dans un numéro spécial de la Recma en hommage à G. Lasserre, témoigne instamment de cette ouverture. Il s’y interroge sur la « profondeur « du concept et semble faire écho aux efforts actuels du Ceges, qui appelle à nouveau chercheurs et praticiens à une tentative de coordination (« Regards croisés », janvier, octobre 2008).

Force est alors d’établir un parallèle entre la crise de 1929 et celle que nous connaissons actuellement. Il faut voir que les économistes de la première époque, les Keynes, Walras, Gide…, avaient une parfaite connaissance de l’action publique et de l’univers coopératif et pour certains même une volonté de participation. Il en va tout autrement aujourd’hui avec la domination monétariste de l’école de Chicago. Celle-ci a triomphé dans les années 70 comme nouvelle orthodoxie libérale. Elle a jusqu’à maintenant contribué à assécher le terreau de plusieurs générations d’étudiants et de leurs maîtres. C’est sans doute cette intuition de l’effacement d’une troisième voie qui a conduit Jean Lacroix et Henri Desroche à oeuvrer longuement et souvent ensemble dans le domaine de l’enseignement et de la recherche. Deux articles montrent cette connivence : « Pour un programme de recherches coopératives « (1976) et « Université et coopération, 60 ans d’expérience, 1920-1980 « (1993). « L’économie sociale fait partie de notre vie quotidienne, mais en tant que secteur de notre économie, elle est condamnée à être sans rivage et sans profondeur « : ce propos de Jean Lacroix prend une tout autre tournure si l’on se pense dans le cadre « d’un capitalisme qui touche à sa fin », comme l’affirme le sociologue américain Immanuel Wallerstein : « D’ici peu un nouveau système aura émergé ; serat- il plus redistributif ou au contraire plus violent ? Le champ est ouvert « (Le Monde, entretien publié le 13 octobre 2008).
Il appartient à l’économie sociale – qui n’a jamais démérité – de faire en sorte de placer ses valeurs, principes et fondamentaux de plain-pied dans la construction socio-économique globale à venir. A cette construction l’ouvrage de Jean Lacroix apporte bien des éléments : réflexions sur une stratégie égalitaire des coopérateurs par l’oeuvre éducative, l’expérience démocratique et par une action économique et « syndicale », sens de la participation, liberté de choix du consommateur, formes d’alliance dans la relation avec l’Etat. Comme l’écrit l’auteur, il s’agit de « retrouver le TOUT de L’HOMME », dont le devenir ne peut être défini en seuls termes de production ou de consommation : il relève d’un engagement complet de la personne humaine, que ce soit dans les pays développés ou dans les pays en développement.

S. K.

L’expérience coopérative, regards et interrogations, Jean Lacroix. Alexis, 2007, 170 pages. ISBN : 978-2-9530763-0-1