Le congrès de la Mutualité Française : ouvert, convivial et offensif

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Le 43 e congrès de la Fédération Nationale de la Mutualité Française s’est tenu du 7 au 9 septembre au Palais des Congrès de Marseille, sur le thème « Mutualité : territoires d’engagement pour l’entraide et les solidarités ». Un congrès ouvert, rassemblant dans une ambiance conviviale élus et salariés mutualistes, militants associatifs et professionnels de santé, partenaires institutionnels.
Au total quelque 2 000 participants ont assisté aux nombreuses manifestations les invitant à débattre des grands enjeux auxquels est confronté aujourd’hui le monde mutualiste, soit qu’ils touchent directement à l’activité des mutuelles (accès aux soins de santé, déserts médicaux, prise en charge des dépendances), soit qu’ils l’impactent indirectement (bouleversements climatique et démographique, révolution digitale, nouvelles formes d’engagement). La variété des sujets évoqués dans les séances plénières et les forums témoigne d’une volonté de sortir des questions purement techniques et financières, qui tendent à monopoliser les responsables et les salariés, pour embrasser des sujets de citoyenneté.
Auparavant, le président Éric Chenut avait rendu publique la raison d’être de la fédération : « Se protéger mutuellement aujourd’hui pour, ensemble, construire les solidarités de demain ». Ainsi se trouve gravé dans le marbre le dépassement (déjà ancien) de la solidarité de l’entre soi, qui a longtemps caractérisé la pratique mutualiste, par l’horizon de l’intérêt général.
L’un des temps forts du congrès a été la présentation des résultats de la Conférence citoyenne au cours de laquelle 70 personnes représentatives de la société française ont été invitées à s’exprimer sur l’entraide et les nouvelles solidarités. Cette méthodologie bottom-up s’inscrit dans la démarche participative qui a été mise en œuvre par la Mutualité Française à travers la plateforme placedelasante.com et dans le cadre du congrès dans les « ateliers-ruches ». À partir des 25 propositions formulées, la Mutualité Française a pris onze engagements autour de trois axes : la réduction de l’isolement social, l’appui à l’engagement bénévole et à la solidarité de proximité.
Enfin, les congressistes ont reçu la visite de Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’ESS et à la vie associative, et de François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention. L’absence du Chef de l’État a été remarquée, car inédite depuis les années 1970 (1) , et remplacée par une intervention en vidéo. La fermeté des propos tenus par le président Éric Chenut lors de ses différentes interventions – notamment sur la nécessité d’accorder plus de moyens au système de santé, mais aussi de revoir la lourde taxation des mutuelles qui pèse sur les cotisations – témoigne du refus de la Mutualité Française de jouer ce rôle de « payeur aveugle » dans lequel les gouvernements successifs cherchent à la cantonner depuis près de quinze ans.
Il est certain que le monde mutualiste peut se prévaloir d’une expertise plus que séculaire en matière de santé et de protection sociale solidaire, qu’il lui reste à imposer auprès des pouvoirs publics qui naviguent souvent à vue entre technocratie et soumission aux règles du marché.

(1) Depuis 1982, date à laquelle le président François Mitterrand s’était rendu au congrès de Bordeaux, tous les congrès triennaux de la Mutualité Française ont reçu la visite du président de la République.