La rémunération des dirigeants de l’ESS : lever le tabou ?

Fin janvier 2019, la révélation par Le Canard enchaîné d’une hausse de 66,2 % de la rémunération du président de la Macif, votée par le conseil d’administration, a semé l’émoi parmi les salariés du groupe mutualiste. Sans doute cette information a-t-elle également suscité quelques interrogations de la part des 5,4 millions de sociétaires. Conscient de l’atteinte portée à l’image de la Macif, le président a décidé de ne pas briguer un 6 e mandat, comme il s’en explique dans L’Argus de l’assurance du 28 février. Reste que la question de la rémunération des dirigeants de l’ESS apparaît trop souvent comme un tabou donnant lieu à des supputations erronées, qu’elles soient exagérées (en comparaison avec les pratiques du secteur capitaliste) ou sous-estimées (le fantasme du dirigeant dévoué et quasi bénévole).

Une exigence de transparence et la publication d’éléments d’explication à destination des salariés et des sociétaires constitueraient un préalable à l’ouverture d’un débat permettant de poser des règles claires et acceptées par toutes les parties prenantes, conformément à une bonne gouvernance.