La microfinance contemporaine. Les frontières de la microfinance

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Ndiaye C. T., Rietsch C. & Sarr F. (dir.), Presses Universitaires de Rouen et du Havre, Mont-Saint-Aignan, 2021, 472 pages.

Alors que la microfinance a quasi disparu des radars médiatiques, ce travail illustre la vigueur du secteur et l’existence d’une recherche internationale francophone sur une thématique dans laquelle l’économie sociale et solidaire, sous forme de coopératives d’épargne et de crédit et d’associations de microcrédit,  demeure centrale. Ce quatrième ouvrage de la collection « microfinance contemporaine » se consacre aux « frontières de la microfinance ». Les textes sont issus de journées scientifiques organisées par l’Association internationale de chercheurs francophones en microfinance qui se sont tenues à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal en 2017.

L’ouvrage est organisé en trois parties sur (1) le nouveau cadre de l’action de la microfinance, (2) la variété des expériences et (3) la finance inclusive et les problèmes sociaux. Tout comme l’ouvrage précédent (RECMA n°347), en dehors de la contribution de Thierry Pairault sur les compagnies chinoises de microcrédit, l’ensemble des textes traitent de l’Afrique subsaharienne. Le propos  général poursuit, comme le souligne Thierry Montalieu, « une voie médiane qui cherche d’une part à dresser un bilan de la microfinance au service de la lutte contre la pauvreté et (…) d’autre part à identifier une forme de spécialisation des outils les plus pertinents au service des différents objectifs de développement durable » (p. 46).

De nombreuses contributions abordent les frontières par le droit et la réglementation (micro-assurance, services microfinanciers mobiles, microfinance islamique) ou par le biais de modèles économétriques (relation banque-microfinance, perception des effets du financement des riziculteurs au Mali, mobilité de la main d’œuvre dans les institutions de microfinance, déterminants des taux d’intérêt, arbitrage entre performances sociales et financières, effet de l’inclusion financière sur les inégalités de revenus). Dans sa contribution sur les « limites de la microfinance », Christian Rietsch ouvre la question des frontières à d’autres limites comme celles des dérives de gestion des institutions, la mise sous tutelle de celles qui sont les plus en difficulté et, enfin, celle des détournements de fonds à de nombreux niveaux de gestion.

Parmi la diversité des expériences abordées, la micro-épargne et la couverture maladie via les mutuelles (artisans en Côte d’Ivoire) susceptibles d’élargir la protection sociale au milieu informel sont abordées. L’évolution de pratiques financières informelles, comme les tontines « à l’ère du numérique », est analysée par Patrick Mbouombouo Mfossa qui rend compte du développement de ces plateformes qui permettent de « tontiner via leurs smartphones, tablettes ou ordinateurs » (p. 249) et recourt à la monnaie numérique. Enfin, bien qu’encore faiblement développé en Afrique, Célestin Mayoukou analyse l’essor du microfinancement par le crowfunding et la façon dont ce dernier articule une « chaine d’intermédiation qui implique des internautes localisés dans les pays développés, les plateformes, les IMF (institutions de microfinance) et les bénéficiaires » (p. 401). Si les plateformes permettent d’élargir au web le refinancement des institutions, le risque de change demeure, quant à lui, à la charge des porteurs de projets.

Enfin l’étude d’Innocent Yere Apobe et Cirspin Malingumu analyse le développement du mobile banking et ses effets sur l’inclusion financière dans la ville de Kinshasa (RDC). L’enquête confirme, à l’instar d’autres travaux, l’opportunité que constitue l’utilisation des services de mobile money, ou banking, sur l’inclusion financière, même s’il existe un facteur de risques associé au service. En particulier, grâce à la téléphonie mobile, les réfugiés communiquent plus facilement avec leur pays d’origine et les membres de leur familles (p. 438). Or, le nombre de « personnes déplacées de force » qui n’a jamais, dans le monde, été aussi élevé qu’aujourd’hui, risque, avec les réfugiés climatiques, de s’accroître dans les années qui viennent.

François Doligez
Iram-UMR Prodig