Goodyear - Amiens : le projet de coopérative balayé par la direction

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Le projet de coopérative de la CGT, destiné à sauvegarder une partie des 1 175 emplois de l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord menacée de fermeture, a été repoussé vendredi par la multinationale, qui s'est vu aussitôt reprocher son "manque de sérieux" par le syndicat. Dans une lettre adressée aux salariés, dont l'AFP a obtenu copie, la direction de Goodyear estime que le projet de Scop, annoncé le 26 février par la CGT, "n'est pas une solution de reprise viable des activités agricoles de Goodyear dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA)".

"On est extrêmement surpris parce qu'on a remis le projet de Scop à la direction il y a à peine deux jours, le 23 avril, et déjà ils répondent négativement", a immédiatement réagi auprès de l'AFP Mickaël Wamen, le représentant de la CGT, ultra majoritaire à Amiens-Nord. La direction fait valoir que le projet de coopérative, présenté mardi sous la forme d'un document confidentiel de 40 pages, "se limite en réalité à la seule activité de production de pneumatiques agricoles de l'usine" et qu'"aucune garantie d'emploi n'est par ailleurs offerte".

"Une simple activité de sous-traitance" (direction)

La direction voit dans la solution proposée par la CGT "une simple activité de sous-traitance pour le compte de Goodyear", qui "n'apporte donc pas de solution au problème des pertes récurrentes de l'activité". "C'est vraiment un manque de sérieux évident de la part d'une multinationale qui balaie d'un revers de la main un projet fiable, intelligent, qui permet de sauver un maximum d'emplois, de garantir l'avenir industriel d'un site dans les mêmes conditions qu'un autre repreneur qui s'appelait Titan" - un temps pressenti pour reprendre le site avant de finalement y renoncer -, a affirmé Mickaël Wamen.

Tout cela prouve, selon le syndicaliste, "que Goodyear n'a pas d'autre ambition que de fermer le site", qui compte 1 175 salariés, comme annoncé par la direction du fabricant de pneumatiques le 31 janvier. "La direction n'a jamais dévié de son objectif de PSE (plan social), de fermer complètement l'usine", a renchéri Virgilio Mota da Silva, délégué SUD à Amiens-Nord. Dans ces conditions, la Scop "était un projet mort-né, mais la direction s'en est quand même amusée. Depuis le début, on savait qu'ils ne donneraient jamais ni les brevets ni les moules" de fabrication des pneus, a-t-il ajouté.

La Scop "était une annonce médiatique. Dans le milieu du caoutchouc, cela aurait été assez difficile pour une Scop, car il y a beaucoup de concurrence", a estimé Didier Raynaud, délégué central CFDT. "On n'y croyait pas vraiment", a-t-il ajouté. La CGT, citant des sources internes, avait indiqué mardi qu'il y aurait six candidats, dont deux sérieux, à la reprise de l'usine d'Amiens-Nord, même si cela n'a pas été confirmé par la direction ou par l'Agence française pour les investissements étrangers (AFII), chargée par le gouvernement de trouver des repreneurs d'ici à la fin mai.

"Ils feront comme à Petroplus !" (syndicat SUD)

"Ils vont encore nous endormir avec les repreneurs. Ils vont nous dire qu'ils en ont trois ou quatre, qu'ils vont voir lequel est le plus sérieux. Et finalement, ils feront comme à Petroplus", a déclaré le délégué du syndicat SUD. S'il a été rejeté par la direction, le projet de coopérative ne sera pas "abandonné", mais au contraire "étoffé", et présenté comme prévu samedi matin à Amiens à des salariés chez qui la Scop a suscité un "certain engouement", selon Mickaël Wamen.

Pour lui, le fabricant américain de pneumatiques a commis en fermant la voie à la Scop "une nouvelle erreur stratégique", qui va constituer un "élément juridique supplémentaire" dans le combat judiciaire qui oppose depuis plus de six ans le syndicat majoritaire à la direction. Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) annoncé le 31 janvier - et la suppression de 1 173 postes - sera contesté le 17 mai devant le tribunal de grande instance de Nanterre, cinq jours avant la tenue d'un nouveau comité central d'entreprise (CCE) au siège de la multinationale, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Source : AFP