Desjardins et le Crédit Mutuel acquièrent la filiale canadienne de State Farm, la plus grande mutuelle d'assurance dommages d'origine américaine.

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Le Mouvement Desjardins effectuera un important bond de croissance dans le marché de l'assurance au Canada en acquérant avec l'appui de son vis-à-vis français Crédit Mutuel les activités canadiennes de State Farm, la plus grosse mutuelle d'assurances aux États-Unis.

Avec cette transaction annoncée le 14 janvier, Desjardins et State Farm Canada formeront d'ici un an la deuxième société d'assurance dommages au Canada, avec près de 3,9 milliards de dollars en primes annuelles souscrites.

Ce montant doublera presque le volume de primes de 2 milliards de Desjardins et, par conséquent, ses parts du marché canadien de l'assurance dommages.

Ce gain de Desjardins la fera passer devant les concurrentes Aviva, RSA, TD Assurances et Co-operators au palmarès canadien des primes souscrites en assurance dommages.

Néanmoins, les futures parts de marché de Desjardins demeureront inférieures de moitié à celles du groupe Intact, qui a lui aussi renforcé sa première position avec diverses acquisitions depuis deux ans.

En acquérant les activités canadiennes de State Farm, Desjardins obtiendra aussi un actif important en assurance vie et santé, ainsi que des fonds communs de placement.

Desjardins prévoit les intégrer à sa filiale Sécurité financière, déjà spécialisée dans ces domaines.

Avec tout l'achat de State Farm Canada, Desjardins prévoit ajouter quelque 1,2 million de clients d'assurances (dommages, vie) et de placement domiciliés en Ontario, en Alberta ou au Nouveau-Brunswick.

Quant à la gestion de ces activités, Desjardins prévoit intégrer les 1700 employés canadiens de State Farm et son réseau de 500 agents d'ici la clôture de la transaction, prévue d'ici un an.

À ce titre, Desjardins dit avoir convenu avec State Farm du maintien de cette marque dans ses produits financiers pour une certaine période.

Partenaires

Aussi, State Farm demeurera partenaire minoritaire dans la continuité de ses activités au Canada en investissant 450 millions en actions privilégiées de la filiale d'assurance dommages de Desjardins.

Ce capital s'ajoutera aux 200 millions investis dans la même filiale par le Crédit Mutuel de France, important vis-à-vis de Desjardins dans le milieu des plus grandes coopératives de services financiers du monde.

Les deux groupes ont d'ailleurs depuis trois ans un partenariat transatlantique de projet d'affaires dans le secteur des services financiers.

Pour sa part, Desjardins réinvestira 950 millions au capital de ses deux grandes filiales d'assurances (dommages, vie) afin de financer l'intégration des actifs de State Farm Canada.

En tout, cette transaction mobilisera quelque 1,6 milliard en capitaux des trois partenaires pour financer l'importante expansion par acquisition des activités de Desjardins hors du Québec.

Selon Monique Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, la transaction avec State Farm «concrétise les ambitions stratégiques de Desjardins» dans les assurances au Canada, tout en créant un «chef de file» avec deux partenaires financiers qui sont aussi d'origine coopérative et mutuelle.

Selon Edward B. Rust Jr., président du conseil et chef de la direction de State Farm, «l'investissement de State Farm dans la compagnie d'assurance de dommages qui résultera de la transaction avec Desjardins reflète notre confiance en l'avenir de l'entreprise».

Pour sa part, le président du Crédit Mutuel, Michel Lucas, a indiqué que «cet engagement du Crédit Mutuel s'inscrit dans le cadre de notre politique de diversification, en France comme à l'étranger».

Cette transaction témoigne aussi de «notre volonté de contribuer activement à la mise sur pied et à la croissance du deuxième assureur de dommages au Canada».

MOODY'S SIGNALE UN RISQUE POUR DESJARDINS

L'annonce de l'achat des actifs canadiens de la mutuelle américaine State Farm par le Mouvement Desjardins a été accueillie avec une certaine réserve de la part de l'agence de notation de crédit Moody's.

Cette agence garde un oeil sur Desjardins, surtout par l'entremise des titres de capital émis par la Caisse centrale Desjardins, la principale instance financière interne du géant coopératif.

Dans un avis spécial émis hier, Moody's salue la «structure financière conservatrice» élaborée par Desjardins pour appuyer son achat des actifs de State Farm Canada.

En contrepartie, Moody's avertit que cette acquisition augmentera considérablement les activités de Desjardins dans le marché de l'assurance auto en Ontario.

Or, selon l'agence, ce marché est à «haut risque» d'intervention gouvernementale afin de corriger les hausses de primes et l'évolution des règlements de réclamations qui seraient considérées défavorables aux consommateurs.

Par conséquent, avertit Moody's, les résultats financiers futurs de Desjardins en assurance dommages, après l'intégration de State Farm Canada, pourraient s'avérer «moins prévisibles» qu'auparavant.

Source : Martin Vallières pour La Presse