Des voyages apprenants sur la Route européenne de la culture coopérative
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Voici quatre ans, le projet Cooproute (Route européenne de la culture coopérative) a vu le jour. Aujourd’hui, une centaine de coopératives réparties dans douze pays européens proposent au public de découvrir le patrimoine industriel et culturel unique qu’elles incarnent de par leurs valeurs de démocratie, d’égalité et de solidarité. Cette mise en lumière de la culture coopérative a émergé grâce au Cecop-Cicopa (confédération européenne des coopératives de production industrielles et de services), qui a piloté le projet. L’ambition, à terme, est de faire reconnaître Cooproute par le Conseil de l’Europe comme itinéraire culturel européen. Ce programme permet en effet à chacun de se créer un voyage à travers l’Europe, dont les étapes sont des entreprises coopératives et des lieux symboliques de l’histoire de la coopération. Tous les sites retenus présentant un caractère patrimonial et ont la capacité de recevoir du public. Les coopérateurs et responsables de chacun de ces lieux sont disponibles pour présenter leur projet et promouvoir leur identité coopérative.
En France, une dizaine de destinations sont identifiées « Cooproute », et la Scop Ardelaine est membre du comité stratégique de ce projet. Après la détermination et la mobilisation des sites à visiter, l’actualité est désormais à la mise en réseau des acteurs des lieux impliqués par l’organisation de « voyages apprenants » (leaning expeditions). Ces séjours permettent aux participants de nourrir leur réflexion en allant à la rencontre d’acteurs et de témoins, au sein de groupes constitués de personnes partageant les mêmes centres d’intérêt. À ce titre, Ardelaine a accueilli du 26 au 30 mars un groupe venu d’Allemagne, réunissant une quinzaine de professeurs d’université et de personnes en charge de projets à caractère social ou de développement local. Ce voyage était organisé par la fondation Adam von Trott, en partenariat avec Verein zur Förderung der solidarischen Ökonomie e.V., association pour la promotion de l’économie solidaire dans la région du nord de Hesse.
Un voyage organisé par des partenaires allemands
À leur arrivée à Lyon, les visiteurs ont découvert la vieille ville et son histoire, à travers l’architecture très particulière des ateliers de tissage de la soie. La guide a conduit les participants jusqu’à la première épicerie coopérative, créée par Michel-Marie Derrion et Joseph Reynier en 1835, ce qui a permis à Jean-François Draperi, directeur du Cestes-Cnam et rédacteur en chef de la revue Recma, un des intervenants de ce voyage apprenant, d’évoquer les débuts de la coopération de consommation.
Le lendemain, la journée a été consacrée aux échanges et à la réflexion sur les institutions de l’économie sociale en France. Le groupe a été accueilli par l’Union régionale des sociétés coopératives et participatives (Urscop) d’Auvergne Rhône-Alpes au célèbre Woopa, bâtiment à énergie positive qui regroupe une grande variété de coopératives et d’institutions de l’économie sociale lyonnaise. Emmanuelle Meunier, du groupe de Scop Quadri-plus, a fait visiter le bâtiment, et Pierre-Emmanuel Valentin a présenté la coopérative bancaire la Nef, dont il est membre du directoire. Jean-François Draperi a exposé l’actualité de l’économie sociale et solidaire en France, les contours de la loi de 2014, et rappelé les différentes étapes de l’histoire du mouvement coopératif. Michel Ronzy, administrateur, a souligné le rôle de la Cress d’Auvergne Rhône-Alpes, son importance actuelle dans la région et ses perspectives en lien avec la loi ESS du 31 juillet 2014. Enfin, Michel Rohart a évoqué les missions de l’Urscop d’Auvergne Rhône-Alpes, dont il est le dirigeant, et présenté les innovations qu’elle a soutenues avec la création des Scic (sociétés coopératives d’intérêt collectif) et des CAE (coopératives d’activités et d’emploi).
La suite du programme a été consacrée à la rencontre avec deux Scop : la Ferme des Volonteux, dans la Drôme, une Scop agricole qui a la particularité de regrouper des métiers différents et complémentaires (production maraîchère, commerce bio, traiteur et formation), et la Scop Ardelaine, en Ardèche, qui, depuis trente-cinq ans, a fait la preuve de la réussite de son modèle économique et social dans le développement rural autour de la valorisation de la laine en circuit court, du tourisme et de la culture (Voir Béatrice Barras, Moutons rebelles. Ardelaine, la fibre du développement local. Vers une coopérative de territoire, Repas, 2014). Son concept de « coopérative de territoire » est élargi à sa périphérie, et les visiteurs ont pu apprécier son action dans la réalisation de jardins partagés en zone urbaine sensible à Valence et la transformation alimentaire à Saint-Pierreville. Le dernier site visité était le Viel Audon, hameau des gorges de l’Ardèche auquel on accède seulement à pied : tout le village a été reconstruit par des chantiers de jeunes, véritable école de la coopération (Voir Béatrice Barras, Chantier ouvert au public. Le Viel Audon, village coopératif, Repas, 2014 (1re éd. 2008).). Cette expérience a été très inspirante pour les participants préoccupés par la formation des jeunes.
Des débats et des échanges entre itinérants
Est-ce la loi qui fait avancer les choses ou la loi ESS a-t-elle été votée parce que les initiatives se renforcent et se multiplient ? Cette question a été au cœur des débats des itinérants allemands, qui espèrent qu’une telle loi puisse voir le jour dans leur pays. Ce débat s’est d’ailleurs poursuivi en juin lors du colloque « Verein zur Forderung der solidarischen Ökonomie e.V. » pour encourager la dynamique de projets dans leur région (Voir l’ouvrage réalisé sous la direction de Clarita Müller-Plantenberg (sociologue de l’université de Kassel à l’origine de la démarche du groupe qui a effectué le voyage apprenant) : Die ökonomische Dimension des Friedens. Soziale solidarische Ökonomie, Verein zur Förderung der solidarischen Ökonomie e.V. (Hrsg.), Kassel university press 2017) . Forte de cette expérience, l’équipe d’Ardelaine prépare un voyage en Italie pour une quinzaine de personnes, en partenariat avec Betania, ses partenaires de Cooproute à Monza, en Lombardie. Des visites de coopératives entre Turin et Milan sont prévues du 19 au 23 septembre, avec une journée à Terra Madre, la grande manifestation du mouvement Slow Food, à laquelle participent plusieurs coopératives. De leur côté, les destinations françaises du Sud-Est (Terre vivante, Ardelaine, Ôkhra et d’autres) travaillent à concevoir une offre de parcours coopératif pour les visiteurs d’autres pays. Bons voyages et bienvenue sur la Route européenne de la culture coopérative !
Béatrice Barras
Contact : bea.barras@ardelaine.fr
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